L’historien Adel Letifi, écrivain, chercheur et professeur d’université en histoire du monde arabe contemporain, revient sur la présence d’anciens membres de l’ISIE dans la nouvelle composition de l’instance, qui pose problème. Et ce, lors de son passage sur les ondes de Shems fm, en ce mardi 10 mai 2022.
Adel Letifi s’interroge donc sur la précédente instance électorale et la nomination d’anciens membres dans la nouvelle composition de l’ISIE. Cela conduit, selon lui, au critère de loyauté. M. Letifi explique ainsi qu’on doit plutôt parler d’allégeance au président de la République que de nomination selon la compétence.
En outre, Adel Letifi souligne que l’instance ne peut pas être évaluée en elle-même. Mais bien dans le cadre du calendrier fixé par le président de la République. Tout en notant que ce calendrier est très vague.
Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nouvelle République que le président de la République compte instaurer. Il déclare à cet effet: « Kaïs Saïed n’est toujours pas convaincu de la République de 1957. » Il note que les partisans du chef de l’Etat, dans leur campagne explicative, estiment que l’instauration de cette République ne s’est pas concrétisée sur des bases solides.
L’urgence de créer une nouvelle élite
Puis, il précise: « Que ce soit Kaïs Saïed ou ses partisans, tous considèrent que l’urgence consiste à créer une nouvelle élite, différente des autres. Plus encore, prenons l’exemple du décret-présidentiel sur les entreprises citoyennes. Il est totalement différent de la loi relative à l’économie sociale et solidaire. »
Au final, Adel Letifi souligne que « le président de la République tente d’imposer son projet qui ne représente pas les attentes des Tunisiens. »