L’Institut national des grandes cultures (INGC), Carthage Grains, l’Association pour l’agriculture durable (APAD) et l’Association de coopération française pour le développement à l’international des filières oléo-protéagineuses (Agropol) organisent du 16 au 18 mai 2022 les Rencontres Maghreb Oléagineux.
Une telle rencontre réunira les acteurs tunisiens, algériens, marocains et français du domaine.
L’objectif principal des Rencontres Maghreb Oléagineux est de permettre aux participants
d’échanger sur leurs expériences respectives et de construire des liens de coopération
propices à l’émergence de solutions, dans le but de contribuer au développement de
filières oléagineuses durables dans la région.
Ainsi les Rencontres Maghreb Oléagineux seront organisées tous les deux ans avec une
présidence tournante.
Au Maghreb comme dans le reste du monde, l’augmentation de la demande en tourteaux et huiles de graine est une tendance structurelle, liée aux évolutions démographiques ainsi qu’aux pratiques alimentaires des populations.
Les chocs auxquels les marchés mondiaux des oléagineux (soja, colza, tournesol) sont confrontés ces dernières années font peser un risque sur les pays déficitaires, comme en 2020 avec une rapide hausse des prix à la suite des perturbations provoquées par la pandémie de Covid-19, ou plus récemment encore avec la guerre en Ukraine.
Il faut dire que ce conflit a provoqué de multiples perturbations sur les chaînes d’approvisionnement et d’exportation en provenance d’Ukraine et de la mer Noire, notamment de graines oléagineuses, entraînant une hausse des prix inédite et faisant peser un risque de pénurie et de difficultés financières dans certains pays situés sur le pourtour méditerranéen.
Il convient de rappeler que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie connaissent un important déficit en huiles alimentaires et tourteaux, puisque la quasi-totalité des besoins des trois pays sont couverts par les importations.
De ce fait, la question de la souveraineté en huiles et protéines végétales au Maghreb représente un enjeu de taille.
Dans ce contexte global, une capacité de substitution, même partielle, de ces importations
par une production agricole nationale aurait des effets positifs durables tant sur le plan macro-économique qu’environnemental et sociétal.
Dans les trois pays du Maghreb, des filières oléagineuses ont progressivement émergé sous l’impulsion des pouvoirs publics et d’acteurs privés. L’implication des acteurs de l’amont et de l’aval a permis d’installer des bases solides et de relever les premiers défis techniques, industriels et organisationnels nécessaires à l’essor de ces filières.
Aujourd’hui, ces bases ont besoin d’être consolidées, notamment avec un soutien renforcé
des pouvoirs publics, pour déployer les cultures oléagineuses plus largement et leur permettre d’être une réponse pérenne et significative face aux enjeux d’approvisionnement en huiles et en protéines, de diversification des cultures et d’amélioration des revenus des agriculteurs.