Les prix du pétrole ont chuté aujourd’hui. Réduisant ainsi les gains initiaux. Alors que les investisseurs profitaient d’une hausse lors de la session précédente, bien qu’à l’ombre de la crainte de l’offre. Et tandis que l’Union européenne prépare une interdiction d’importer du brut russe et avec une augmentation limitée de la production de l’OPEP.
Les contrats à terme sur le brut Brent baissent ce matin de 1,66 dollar, ou 1,5%, à 109,89 dollars le baril, à 03h56 GMT. Tandis que les contrats à terme sur le brut US West Texas Intermediate (WTI) chutent de 1,55 dollar, ou 1,4%, à 108,94 dollars le baril. Ainsi rapporte Reuters. Les deux indices de référence, qui ont bondi d’environ 4% vendredi dernier, ont plus tôt grimpé de plus de 1 dollar le baril. Le WTI atteignant son plus haut niveau depuis le 28 mars à 111,71 dollars. « Les investisseurs ont récupéré des bénéfices après une forte hausse vendredi dernier », déclare Naohiro Niimura, associé chez Market Risk Advisory.
« Pourtant, avec une interdiction prévue par l’UE du pétrole russe et une lente augmentation de la production de l’OPEP, les prix du pétrole devraient rester proches des niveaux actuels. Soit près de 110 dollars le baril. Et ce, jusqu’à ce qu’ils baissent à la fin de cette année, en raison de l’affaiblissement de la demande mondiale ». C’est aussi ce qu’il affirme.
L’Union européenne vise à convenir d’un embargo progressif sur le pétrole russe ce mois-ci; malgré les inquiétudes concernant l’approvisionnement en Europe de l’Est. Ainsi déclaraient vendredi quatre diplomates et responsables. Tout en rejetant les suggestions de retard ou d’édulcoration des propositions.
Sachant que la semaine dernière, Moscou a imposé des sanctions à plusieurs sociétés énergétiques européennes, provoquant des inquiétudes quant à l’approvisionnement.
L’OPEP+ dépasse ses plans
Par ailleurs, l’OPEP+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, a dépassé les plans précédemment convenus d’augmentation de la production en raison du sous-investissement dans les champs pétrolifères de certains membres de l’OPEP; et, plus récemment, des pertes de production russe.
Le dernier rapport mensuel de l’OPEP a montré que sa production en avril avait augmenté de 153 000 barils par jour (bpj) pour atteindre 28,65 millions de bpj, à la traîne de la hausse de 254 000 bpj autorisée par l’OPEP dans le cadre de l’accord OPEP+.
Ajoutant à la pression, la Chine a traité 11% de pétrole brut en moins en avril qu’un an plus tôt, le débit quotidien tombant au plus bas depuis mars 2020. Les raffineurs ayant réduit leurs opérations sur une demande plus faible en raison des blocages généralisés de la COVID-19.
Pendant ce temps, les contrats à terme sur l’essence aux États-Unis ont de nouveau atteint un niveau record aujourd’hui. La baisse des stocks ayant alimenté les inquiétudes en matière d’approvisionnement.
« Les prix du pétrole resteront haussiers, en particulier le contrat à court terme du WTI. Alors que les prix de l’essence aux États-Unis ont continué d’augmenter dans un contexte de baisse des importations de produits pétroliers en provenance d’Europe », a déclaré Kazuhiko Saito, analyste en chef chez Fujitomi Securities.