La Tunisie projette de conserver et réhabiliter 15 mille hectares de terres agricoles exploitées, d’ici 2024. Et ce dans le cadre du projet « ProSol », une initiative soutenue par l’Allemagne et qui fait l’objet d’une 2ème campagne de sensibilisation, lancée la semaine écoulée.
Les actions prévues dans le cadre de ce projet de « Protection et réhabilitation des sols dégradés en Tunisie », seront mises en oeuvre dans sept régions tunisiennes du centre et du nord-ouest. A savoir, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Béja, Jendouba, Le Kef et Siliana.
Elles devront axer sur la réhabilitation et la restauration du sol en prenant en considération les aspects genre, digitalisation et changement climatique, indique la GIZ-Tunisie.
Le projet prévoit d’augmenter un rendement de 25%
En plus de la réhabilitation et de la protection de 15 000 hectares de terres agricoles, le projet prévoit d’augmenter leur rendement de 25% et d’impliquer 19% de femmes dans les actions de réhabilitation et de restauration.
En effet, la Tunisie qui dispose de 10,2 millions hectares de terres agricoles, dont 5,4 millions hectares de terres de labour, en perd chaque année, 23000 hectares, soit en moyenne l’équivalent de 4 terrains de football, toutes les 60 minutes.
Plusieurs facteurs sont derrière cette perte. Il s’agit surtout des pratiques non durables de gestion de sol, l’érosion, la salinisation, le déboisement, la pollution, l’utilisation excessive des produits chimiques, l’urbanisation anarchique, les effets des changements climatique et l’hydromorphie qui est la saturation des pores du sol en eau sur une période plus ou moins longue de l’année, entrainant des phénomènes d’anoxie perturbant la faune du sol et la végétation.
Vers une augmentation de l’intensité des sécheresses
Dans la Contribution déterminée à l’échelle nationale (CDN), les projections climatiques de la Tunisie prévoient une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses. Celles-ci affecteront notamment la production de céréales qui chuterait de près de 40% à l’horizon 2050. La part de la production agricole dans le PIB national assurerait une diminution de 5% à 10% en 2030, selon les scénarios d’ouverture économique du secteur agricole.
Pour faire face à ces défis, les autorités agricoles ont élaboré une stratégie à l’horizon 2050. Son objectif est d’orienter les interventions du secteur de la Conservation des Eaux et des Sols « CES ». Et ce pour une préservation et une gestion intégrée des ressources naturelles (eau, sol, couvert végétal, biodiversité), dans le cadre d’un développement territorial agricole et rural durable.
Le projet « ProSol », rappelle-t-on, est mandaté par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la « GIZ Tunisie » en partenariat avec la Direction Générale de l’Aménagement et la Conservation des Terres Agricoles (DGACTA), sous la tutelle du Ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.
Avec TAP