Que retiendra le monde du Tennis après la victoire d’Ons Jabeur dimanche dernier à l’Open de Berlin? Bien sûr sa performance sportive. Mais surtout son humanité et ses hautes qualités humaines. A l’image de cette jeunesse tunisienne qui gagne…
Ons Jabeur est-elle enfin entrée dans l’âge de la maturité? Oui, si l’on se réfère à sa décision prise hier lundi de ne pas entamer un nouveau tournoi. A savoir celui d’Eastbourne, en Grande-Bretagne, qui débute ce mardi 21 juin et se poursuivra jusqu’au 26 juin. Un tournoi de tennis féminin du circuit professionnel WTA créé en 1974. Il sert généralement de préparation au prestigieux tournoi de Wimbledon (27 juin-10 juillet). Lequel fait partie de la catégorie des Grands Chelems au nombre de quatre: l’Open d’Australie; les Internationaux de France de tennis (Roland-Garros); Wimbledon; et l’US Open.
Toutefois, elle se contentera de disputer le tournoi double d’Eastbourne avec la star américaine Serena Williams. Celle-ci est de retour sur les courts après une longue absence et a choisi Ons Jabeur comme partenaire.
Eviter le burn out
Sage décision, puisque notre championne évite ainsi un remake de la mauvaise décision qu’elle avait prise de jouer en mai dernier le tournoi de Rome. En effet, fraichement victorieuse du dernier tournoi de Madrid, le plus prestigieux de sa carrière, elle avait été éliminée en finale par la N°1 mondiale Iga Swiatek. Elle n’avait pas à rougir de sa défaite face à la terrible polonaise. Sauf que, une semaine plus tard et précisément le 22 mai, et bien qu’elle comptait parmi les favorites, Ons Jabeur arriva morte de fatigue, lessivée et littéralement sur les genoux au tournoi de Roland-Garros. Là, elle fut balayée en match d’ouverture sur le court Philippe-Chatrier par la modeste Magda Linette (3-6, 7-6, 7-5).
Une déception énorme pour notre gloire nationale pour laquelle tout le pays retient son souffle quand elle joue !
Une douce revanche
Mais ce ne fut que partie remise. Puisque d’un sursaut d’orgueil, la native de Ksar Helal dépassa mentalement son faux-pas de Roland-Garros. Alors elle pansa ses blessures et puisa en elle les ressources nécessaires, physiques et mentales pour remporter dimanche dernier l’Open de Berlin. Ce qui lui permet d’intégrer le Top 3 du classement mondial WTA, publié hier lundi. Et ce, derrière la Polonaise Iga Swiatek et l’Estonienne Anett Kontaveit. Soit le meilleur classement de sa carrière. Une performance énorme, chapeau bas l’Artiste!
Une douce revanche; mais au gout d’inachevé puisque, dimanche dernier, Ons Jabeur battait en finale la tenniswoman suisse Belinda Bencic (17ème mondiale, tête de série numéro 8) sur le score de 6-3, 2-1. Avant que cette dernière n’abandonne à cause d’une méchante entorse à la cheville.
Sachant que la Suissesse avait battu notre championne en finale du tournoi de Charleston aux Etats-Unis, le 10 avril dernier; et ce, sur le score très serré de 6-1, 5-7, 6-4.
Pour rappel, avant d’atteindre la finale, Ons avait ajouté à son tableau de chasse la Tchèque Karolina Muchova. Mais aussi la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich. Et surtout le nouvel espoir du tennis américain, l’attachante jeune américaine Coco Gauff, 18 ans.
Attitude zen
Mais comment expliquer le nouveau visage d’Ons lors de son épopée berlinoise ?
On aura remarqué que sur le plan mental, la Tunisienne s’est débarrassée et de ses vieux démons et de sa fébrilité mentale. A Berlin, elle arborait un visage serein et une attitude zen. Plus de gestes de nervosité, plus de balles tapées par le pied quand elle était en mauvaise passe.
Tactiquement, la désormais 3ème mondiale pratique un jeu varié et plaisant. En effet, ses premiers services sont puissants, ses revers dévastateurs, sa montée rapide au filet. Et surtout moins d’amortis hasardeux aux moments décisifs.
Bienveillance
Mais au-delà de cette performance à Berlin, le monde du Tennis retiendra les qualités humaines de notre ambassadrice du Bonheur. Bienveillante, chaleureuse, elle s’est automatiquement portée au secours de sa malheureuse adversaire Belinda Bencic. Et ce, quand elle a glissé au tout début du deuxième set et s’est blessée à la cheville gauche. Refusant même de laisser éclater sa joie par respect pour la détresse de sa malheureuse adversaire.
Quelle belle image! Devant les écrans du monde entier, l’on a vu les drapeaux tunisiens flotter au ciel de la capitale germanique. Ainsi que des supporters hauts en couleurs venus scander le nom de cette jeune fille qui vient de remporter le trophée. La fille de Bourguiba.