La cheffe du gouvernement Najla Bouden a donné aujourd’hui 6 juillet le coup d’envoi de la stratégie industrielle et d’innovation Horizon 2035, lors d’un événement dédié à cet effet.
Cette stratégie a été élaborée, entre autres, par le ministère de l’Industrie et de l’énergie avec un appui technique et financier de la Banque africaine du développement (BAD). Lors de son intervention, la cheffe du gouvernement a estimé que cette stratégie présente plusieurs recommandations et une nouvelle vision pour l’industrie et l’innovation.
Cette stratégie devrait répondre aux exigences du développement durable et une réalité économique critique ainsi que la conjoncture nationale et internationale notamment les répercussions de la pandémie et la guerre russo-ukrainienne. Dans le même contexte, elle a annoncé la création du Conseil national du développement industriel. Il sera placé sous la tutelle de la présidence du gouvernement. Cette structure se chargera du suivi et de l’évaluation et de l’intervention instantanée pour l’accélération des projets. L’intervenante a annoncé , également, la mise en place d’un mécanisme d’investissement dans les régions et booster la libre initiative et le PPP. Des forums d’investissements industriels aux régions de l’intérieur se tiendront dans le prochain trimestre. Et de souligner la nécessité d’associer les secteurs prometteurs à forte employabilité.
De son côté, le directeur général pour la région de l’Afrique du Nord au sein de la BAD Mohamed El Aziz est revenu lors de son intervention sur l’importance du rôle de la BAD en Afrique et l’appui technique fourni pour l’élaboration de la stratégie en question.
La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Nouira Gongi explique lors de son intervention que parmi les objectifs de la stratégie, repositionner le secteur industriel dans le PIB.
Le président de l’UTICA Samir Majoul a souligné l’importance de l’innovation dans toutes les démarches entreprises dans les stratégies.
Zoom sur la stratégie
En effet, cette stratégie a été faite sur cinq phases. Durant les cinq phases des experts et entreprises industrielles y ont participé. Dans ce cadre un sondage a été fait sur 4000 entreprises au niveau central et régional. Et ce, en comparaison avec les politiques d’autres pays. 13 secteurs sont concernés par le sondage. Cette approche a permis d’identifier les avantages, l’infrastructure, les ressources humaines et le tissu industriel sur lesquels il est possible d’œuvrer . Les phases en question sont :
1) Evaluation et benchmark
2) Dialogue régional
3) Dialogue sectoriel
4) Élaboration de stratégie et plan de déploiement
5) Élaboration de stratégie marketing et de plan de communication
Le dialogue sectoriel et régional a permis de fixer les orientations fondamentales qui seront dans les priorités du gouvernement. Il s’agit de la mise à niveau des spécialités sectorielles au niveau régional, la mise en place d’initiative industrielle globale et l’attraction des investissements à valeur ajoutée.
En effet, les auteurs de la stratégie ont identifié cinq « leviers » déclinés en un plan d’action, visant à traduire en termes d’actions structurantes la stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035 de la Tunisie.
1) Mettre en place un environnement favorable au développement des investissements et des activités économiques ;
2) Encourager l’innovation et les transitions numérique et écologique de l’industrie ;
3) Donner un nouvel élan à l’internationalisation des entreprises ;
4) Renforcer de nouvelles spécialisations verticales ;
5) Développer une image de marque attractive de la Tunisie à travers une communication professionnelle continue de la nouvelle stratégie industrielle
Le ministère a déterminé trois objectifs « mesurables » visant le développement de l’industrie tunisienne à l’horizon 2015. Il s’agit d’augmenter la part de l’industrie manufacturière dans le PIB national de 20%, accélérer la croissance des exportations manufacturières de 36000 millions de dollars et la création de 840 000 d’emplois qualifiés.