Les participants au premier forum de la société civile sur le « projet de constitution soumis au référendum » ont été unanimes à dire que le texte en question représente « un réel danger pour l’État civil, les droits et libertés et les acquis des femmes » et aussi « une consécration du régime autocratique ».
Prenant la parole, le président du Syndicat national des journalistes Tunisiens (SNJT), Mohamed Yassine Jelassi, a plaidé en faveur du « rejet » du projet de constitution, dès lors qu’il est un « texte liberticide » et qui de surcroit ne garantit pas l’indépendance du pouvoir judiciaire.
De son côté, la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Neila Zoghlami, a estimé que ledit projet « saborde l’État civil et met en péril le statut des droits et des libertés, à l’heure où chacun aspire à faire pression pour instaurer un État d’égalité, de dignité, de justice et de développement pour tous sans exception aucune ».
Pour sa part, le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Abderrahmen Hedhili a dressé un tableau morose de la situation économique et sociale du pays, pressant le gouvernement à décréter des mesures urgentes efficaces pour parer au pire.
Proposant une lecture juridique du projet de constitution, la professeure de droit constitutionnel Sanaa Ben Achour a mis en garde contre les dérives et risques découlant de ce projet.
« Ce projet favorise l’instabilité politique en Tunisie, tout comme il menace l’État civil et la démocratie sociale », a-t-elle prévenu. En se déclarant fermement contre le maintien de ce projet et appelle à une large mobilisation de la société civile.
« La démarche empruntée par le président de la République nous rappelle grandement le concept délétère du « fait du principe », a-t-elle soutenu.
« Agissant en cavalier seul à travers une démarche autoritaire et unilatérale dans la rédaction de la constitution, le processus emprunté par le président de la République s’apparente plutôt à une allégeance pure et dure », a-t-elle fait savoir. En dénonçant à ce titre « la duplicité d’un discours constitutionnel balançant entre le juridique et le non juridique. »
Il est à noter que ce forum a été organisé à l’initiative du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, de l’Association tunisienne des femmes démocrates et du Syndicat des journalistes et a été marqué par une présence remarquable d’une pléiade de spécialistes de droit constitutionnel.
Avec TAP