Notre planète est en surchauffe, c’est du moins ce que l’on constate depuis un certain temps avec des températures record et des incendies gigantesques dont on entend parler un peu partout dans le monde… et pas que cela . Dès le mois de mai, des pays comme l’Inde et le Pakistan ont enregistré des températures qui n’étaient jusque-là connues que dans certains environnements extrêmes.
De nos jours, les vagues de chaleur touchent des contrées au climat clément en cette période de l’année, comme à Vancouver où les températures avoisinent les 40°C. Ainsi, les signes d’alerte s’intensifient de jour en jour et les conséquences du réchauffement climatique se dressent en tête de liste des urgences sanitaires mondiales.
Comme une action efficace ne peut être envisagée qu’à l’échelle internationale, les appels se multiplient afin que les Etats remplissent les responsabilités qui leur incombent par des actions contre le réchauffement climatique. L’appel à une prise de conscience collective sur
cette question urgente a été émis récemment par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Son secrétaire général Petteri Taalas a déclaré, lors d’une conférence de presse à Genève, que les vagues de chaleur actuelles allaient se multiplier dans les prochaines
décennies. Ainsi, ce genre d’évènement devrait amener à prendre conscience de la
nécessité d’agir de la part des gouvernements, et, concernant les citoyens, d’avoir un
impact sur les comportements de vote dans les pays démocratiques.
Les prévisions ne sont guère optimistes, il déclarait, par la même occasion, qu’: « au vu des concentrations existantes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, cette augmentation de la fréquence des vagues de chaleur devrait durer « au moins jusque
dans les années 2060, indépendamment du succès de nos mesures d’atténuation
climatique ».
Le lien entre réchauffement climatique et santé est indéniable, et les méfaits pour la santé sont bien démontrés. En 2021, l’OMS avait estimé que le changement climatique était la préoccupation et la menace la plus pressante pour la santé des populations. L’Organisation
mondiale de la santé estime que les risques environnementaux, comme la pollution atmos
phérique, sont liés à 13,7 millions de décès par an dans le monde, soit un décès sur quatre.
Le danger lié au changement climatique ne se résume pas seulement au risque des canicules sur la santé des populations. Sont en danger la sécurité physique des individus par les phénomènes météorologiques extrêmes, la sécurité alimentaire par le risque de sécheresse ou d’inondation, de même que les populations sont exposées aux flambées épidémiques à travers le monde et à bien d’autres périls. L’OMS attire également
l’attention sur le fait que ces risques liés au climat touchent majoritairement les populations défavorisées. Celles-ci risquent de perdre tous les acquis obtenus au
cours des cinq dernières décennies en matière d’amélioration de la santé mondiale
et de lutte contre la pauvreté.
Si la question des conséquences du changement climatique sur la santé physique est souvent soulevée, la question liée à l’impact sur la santé mentale l’est beaucoup moins. Ainsi, il est établi que les phénomènes climatiques extrêmes et le changement climatique engendrent des psycho-traumatismes dans les populations, ainsi que des troubles du sommeil et des troubles anxiodépressifs. Un lien entre les variations de la température et
l’augmentation des chiffres de la violence a été trouvé : l’augmentation des températures engendre un niveau élevé d’agressivité et de violence envers les autres et envers soi-même (actes suicidaires). Enfin, des troubles psychiques sont souvent retrouvés chez les migrants
climatiques. Vivre dans un environnement stable est un droit. Faisons donc en sorte que tout le monde en jouisse.
Article paru au magazine de l’Economiste Maghrébin N° 850- du 3 au 31 août 2022