Le matin du mercredi 10 août a été un moment mémorable et historique pour la Tunisie, plus précisément l’Hôpital militaire de Tunis avec la réussite d’une première dans notre pays et la seconde en Afrique après l’Egypte.
En effet c’est le Professeur en cardiologie et colonel-major, Nadhem Hajlaoui, et son équipe qui ont réussi à traiter deux patients en leur faisant subir ce qu’on appelle, dans le jargon médical, une implantation de « mitraclip ».
Prié de nous fournir davantage de précisions, Pr Hajlaoui a indiqué qu’il s’agit d’un geste très complexe auquel on a recours pour traiter les insuffisances mitrales sévères qui sont récusées par les chirurgiens pour la simple raison que les malades atteints de cette pathologie sont inopérables.
Bon à savoir, ajoute notre interlocuteur, que juste après l’implantation, la fuite mitrale a pratiquement disparu.
Quelques mots, tout de même, sur l’insuffisance mitrale. En effet, la valve mitrale est l’une des 4 valves du cœur : elle contrôle le passage du flux sanguin de l’oreillette gauche vers le ventricule gauche. Cette valve est composée de 2 feuillets fins ressemblant à des voiles tendues par des cordes. Elle s’ouvre et se ferme alternativement sous l’effet des variations de pression comme une vanne.
L’insuffisance mitrale (IM) signifie que la valve mitrale ne remplit pas totalement sa fonction et permet au sang de refluer en partie dans l’oreillette gauche lors de la contraction du cœur. Cela entraine alors une dilatation et une baisse de la fonction contractile du ventricule gauche.
Cette dysfonction cardiaque peut finir par avoir des répercussions importantes sur la qualité de vie en entrainant de l’essoufflement, des œdèmes, de l’ascite, etc.