L’un des plus importants rendez-vous économiques qu’accueille la Tunisie, la Ticad 8, pour promouvoir la coopération afro-nippone risque d’être reporté. Et ce, à cause de l’absence du Premier ministre du Japon, Fumio Kishida, testé positif au Coronavirus.
Jamais deux sans trois. Après le report, voire l’annulation du 18ème Sommet de la Francophonie prévu les 19 et 20 novembre prochain à Djerba. Puis la décision prise par les aiguilleurs du ciel de faire grève le 25 août 2022 en concomitance avec l’avènement de la Conférence de Tokyo pour le développement en Afrique (TICAD 8), qui aura lieu à Tunis les 27 et 28 août. Voilà que, comble de malheur, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, qui avait l’intention de présider les travaux ce cette conférence afro-nippone et de se rendre par conséquent à Tunis pour une visite officielle, la première d’un haut responsable du Japon dans notre pays, a été testé positif dimanche dernier à la Covid-19. Ainsi, le chef de l’exécutif du pays du soleil levant serait remplacé par son ministre des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi.
Grain de sable dans la machine
Fumio Kishida, 65 ans, était en vacances depuis quelques jours, peu après avoir reçu une quatrième dose de vaccin contre la Covid-19. Et il devait initialement revenir aux affaires lundi. Il a effectué dimanche matin un test PCR, après avoir ressenti « un peu de fièvre et de la toux » depuis le samedi soir. Ce test s’est donc avéré positif. Ainsi, il s’est auto-confiné dans sa résidence officielle et ne se déplacera pas en Tunisie. Mais il pourrait désormais y participer à distance. C’est ce que précisent les médias japonais.
Japon: une vague record de Covid
A noter que le Japon subit depuis juillet une vague record de Covid-19, avec plus de 200.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne dans le pays sur les sept derniers jours. Le nombre de décès liés au coronavirus dans l’archipel – 36.780 depuis le début de la pandémie – reste toutefois relativement faible par rapport à de nombreux autres pays. Sachant que des confinements stricts n’ont jamais été imposés au Japon. De plus, le gouvernement n’a pas remis en place cette fois-ci des restrictions pour les bars et restaurants, levées en mars.
Ambitieuses Initiatives
Pour rappel, depuis 1993, Tokyo s’est associé aux pays africains pour organiser la TICAD tous les cinq ans environ.
Lors de la prochaine réunion prévue à Tunis, le Japon soutiendra fermement le « développement mené par l’Afrique ». Et ce, en mettant l’accent sur l’économie, la société, la paix et la stabilité. C’est ce qui ressort d’un document d’information du ministère japonais des Affaires étrangères.
Le Japon contribuera également « au renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique. Pour faire face à la crise alimentaire qui s’est aggravée en raison de la situation en Ukraine », ajoute le document.
Un coup dur pour la Tunisie
Avec l’absence à la dernière minute de cet hôte de choix, toutes les options sont désormais sur la table. A savoir : un sommet virtuel par télé conférence ; un report ; ou une calamiteuse annulation. Dans tous les cas de figure, c’est un coup dur pour la Tunisie qui compte sur ce Sommet afro-nippon pour apporter un bol d’air à son économie en détresse, c’est le moins que l’on puisse dire.
Reste la question: les cinq mille participants du Japon et du continent africain, entre Chefs d’Etat et hommes et femmes d’affaires- sans omettre l’Agence japonaise de coopération internationale, l’Organisation nationale du patronat japonais et l’Agence japonaise de la coopération commerciale- prendront-ils part à Conférence internationale de Tokyo en l’absence du Premier ministre nippon?
Pourtant, tout était prêt
Pourtant, côté pays hôte, la Tunisie a lancé depuis plusieurs mois les préparatifs pour faire dérouler au mieux cette importante conférence internationale.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 6 juillet 2022, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, annonçait que la Tunisie « était fin prête pour accueillir cet évènement d’envergure ». De même que toutes les mesures ont été prises pour faire réussir cette conférence. Laquelle, selon ses dires, « contribuera à renforcer la coopération tripartite entre le Japon, la Tunisie et l’Afrique ».
Faut-il rappeler à cet égard que selon le président de la Chambre de commerce tuniso-japonaise, Hédi Abbes, 82 projets d’une valeur estimée à 2.7 milliards de dinars et qui permettront la création de 35 750 emplois, seront présentés par le secteur privé tunisien aux investisseurs africains et japonais à la dite conférence?
Alors, il incombe à notre diplomatie de retrousser les manches pour maintenir, vaille que vaille, la date de ce rendez-vous économique majeur. Au moins pour sauver ce qui reste des meubles.