Le sport n’est plus une simple activité physique, il est devenu une industrie avec ses géants multinationaux (Nike, Puma, Adidas…), un levier de croissance économique avec un taux de croissance mondial proche de 5% par an depuis une vingtaine d’années et une taille du secteur avoisinant les 2% du PIB mondial, un vivier de création d’emplois dans la production d’articles, mais surtout dans la communication et le marketing.
Rappelons que le sport est aussi à la base un vecteur d’éducation, de discipline et d’ancrage de la culture de la tolérance. Toutefois, la montée de l’hooliganisme, qui fort heureusement reste associé au foot, a terni une telle image.
Le rôle joué par le sport pour favoriser l’inclusion sociale des populations les plus vulnérables permet au pays concerné de renouer plus rapidement avec les SDGs (Sustinable Development Goals).
Une activité sportive régulière favorise la lutte contre le stress et surtout les maladies chroniques (diabète, cancer…), améliorant ainsi la situation financière des caisses d’assurance maladie.
Le sport est aussi un outil de politique économique
Le sport est aussi un outil de politique économique. L’euphorie des victoires sportives est souvent instrumentalisée politiquement pour rehausser l’image du Président dans les régimes à légitimité restreinte. Elle est aussi avancée comme un argument de taille dans les campagnes de communication visant l’amélioration de l’image du pays, dans un objectif d’attractivité des investisseurs et des touristes. Certains gouvernements attendent ces moments d’euphorie des victoires pour faire passer les réformes les plus douloureuses.
Une autre caractéristique du marché économique du sport tient à sa relative résilience. Il est dommage qu’un secteur qui montre une relative résilience, à l’échelle planétaire, en affichant des performances nettement supérieures à celles des autres secteurs d’activités depuis la crise financière de 2008 (hors Covid-19) n’arrive pas à retrouver la place qu’il mérite dans les politiques publiques de plusieurs pays en développement, et notamment en Tunisie.
La gestion du dossier sportif est souvent dépourvue de vision économique prospective, alors que le sport a réussi à arracher, depuis le milieu de la dernière décennie, le statut d’une « nouvelle source de croissance », chez les experts de l’OCDE. Le cas Ons Jabeur nous offre un très bon exemple du gas.
Article est apparu dans le Mag de l’Economiste Maghrebin n 852 du 14 au 28 septembre 2022