C’est ce qui ressort du nouveau rapport « Winter is coming: plastic must go », rendu public mardi, de la coalition Break Free From Plastic.
Le rapport indique que si l’Union européenne (Europe) était capable, d’ici 2030, de réduire de moitié la quantité d’emballages en plastique mis sur le marché, atteignant un taux de recyclage de 90%, elle pourrait réduire la consommation de gaz et de pétrole, respectivement, de 6,2 milliards de mètres cubes et 8,7 millions de tonnes par rapport à ceux de 2020. En Europe, la production de matières plastiques, en plus d’être le secteur qui consomme le plus d’énergie que toute l’industrie pétrochimique, est de loin le secteur qui consomme le plus de pétrole, de gaz et d’électricité dans l’Union européenne. Plus que dans d’autres industries à forte intensité énergétique telles que l’alimentation, l’acier et la fabrication automobile.
En 2020, l’UE a produit 55 millions de tonnes de plastique, utilisant près de 9% de sa consommation totale de gaz et 8% de sa consommation totale de pétrole. Entre autres, 38% du gaz et environ 22% du pétrole utilisés dans la production de plastiques provenaient de Russie.
L’emballage à lui seul, qui représente une part de 40% (plus de 22 millions de tonnes), enlève environ 10 milliards de mètres cubes de gaz fossile et 14 millions de tonnes de pétrole.
Aucune mesure concernant la production de plastique, selon le rapport
Tenant compte de ces données, dans le nouveau rapport « Winter is Coming : Plastic Must Go », la coalition Break Free From Plastic (qui comprend plus de 190 organisations non gouvernementales et citoyens individuels) et le Centre pour le droit international de l’environnement (Ciel) publient des estimations sur les économies qui pourraient être réalisées en réduisant les plastiques à usage unique.
« Si l’Union européenne était capable, d’ici 2030, de réduire de moitié la quantité d’emballages en plastique mis sur le marché, atteignant un taux de recyclage de 90% – explique le rapport -, elle pourrait réduire la consommation de gaz et de pétrole, respectivement, de 6,2 milliards mètres cubes et 8,7 millions de tonnes par rapport à ceux de 2020 ».
D’autre part, si les producteurs pétrochimiques
Pour cela, expliquent les auteurs, la solution ne peut pas être de « remplacer les énergies fossiles russes par des importations d’autres régions », mais d’agir dans les secteurs qui consomment de plus en plus inutilement.
Chiffres à l’appui
Plus d’un cinquième (22%) de tout le gaz fossile consommé dans l’industrie européenne est utilisé uniquement pour produire du plastique (trois fois la consommation de gaz de l’industrie sidérurgique) qui, en Allemagne et en Belgique, enlève presque 25% et plus de 36% de la consommation de gaz dans le secteur industriel, alors qu’aux Pays-Bas, elle est de près de 50%. Si on parle de pétrole, les pourcentages augmentent : si dans toute l’Union près de 38% de la consommation industrielle est destinée à la production de plastique, en Allemagne elle en absorbe 41,5%, en Belgique 64,5% et aux Pays-Bas 69%.
Pourtant, alors que dans plusieurs États européens, les gouvernements exhortent les citoyens à ne pas gaspiller d’énergie pour réduire la consommation globale de combustibles fossiles, et que l’UE conclut de nouveaux accords commerciaux pour garantir l’approvisionnement pendant les mois les plus froids de l’année, le rapport explique que les mêmes efforts ne sont pas exigés des secteurs industriels qui consomment plus de matières premières et d’énergie fossile, négligeant l’énorme potentiel d’une réduction drastique de la production de plastique.