Faouzi Charfi, le secrétaire général du parti Al Massar, revient sur le paysage politique; mais aussi la position de son parti vis-à-vis du boycott des prochaines élections. Et ce, lors de son passage sur les ondes d’Express fm, ce lundi 10 octobre 2022.
Faouzi Charfi livre sa première lecture, après la publication de la loi électorale. Il souligne que le président de la République a exclu les partis politiques du processus électoral. Mais qu’il a aussi interdit le financement public accordé aux élections, comme le veut la tradition dans toutes les démocraties du monde. Il rappelle aussi que le financement public est essentiel à la vie politique. Car cela accorde de la transparence, de la visibilité et une garantie à tout citoyen voulant participer aux responsabilités politiques.
Puis, Faouzi Charfi met l’accent sur l’exclusion des binationaux. Il estime que c’est une grave erreur, puisque ce sont aussi des citoyens tunisiens.
En outre, il précise l’absence de représentativité féminine. « Ce qui veut dire que la parité est tout à fait ignorée. Même cas pour les jeunes qui se retrouvent eux aussi exclus », ajoute-t-il.
Avant de poursuivre: « Ce prochain parlement ne représentera plus les Tunisiens, mais ça sera un parlement local. Les conditions de candidature imposent la légalisation de plus de 400 parrainages au niveau des municipalités. Ce qui va réactiver le sentiment d’appartenance aux clans ».
De plus, il déclare: « Même si le président de la République a exclu les partis politiques; le parti Al Massar persiste et signe qu’il entrera par la grande porte. »
Alors, Faouzi Charfi estime que « le principe des élections est de légiférer dans l’ensemble du territoire tunisien. Or, avec ce mode de scrutin, le pouvoir législatif sera affaibli. Tout cela aboutira à une assemblée morcelée, affaiblie, éparpillée; sans un véritable bloc politique, perdant tout pouvoir de contrôle pour pouvoir légiférer », martèle-t-il.
Par ailleurs, le secrétaire général d’Al Massar souligne que Kaïs Saïed ne peut en aucun faire disparaître les partis politiques. Cependant, il a le pouvoir de les affaiblir. « Et je pense que cette période ne peut plus durer ainsi. Car il va arriver un moment où cette crise institutionnelle prendra fin tôt ou tard. Plus encore, tout le monde est convaincu que ce processus imposé par le président de la République est illégitime. Aujourd’hui, il y a urgence à sauver ce qui est à sauver », estime-t-il.
Avant d’ajouter: « Si les partis politiques veulent construire cette nouvelle Tunisie, il faut qu’ils s’unissent. Mais il faut se mettre d’accord sur plusieurs critères pour redonner la confiance aux Tunisiens. Il faut donc instaurer un Etat de droit et non à un retour à l’islam politique« .
Enfin, à l’éventualité de discussions avec le PDL, il a répondu qu’il était fort possible de discuter avec le PDL. Mais, relève-t-il, pour y parvenir, il faut que la présidente du PDL, Abir Moussi, reconnaisse qu’il y a eu une révolution le 14 janvier. Ce qui lui a permis aujourd’hui d’être sous le feu des projecteurs.