Ezzeddine Saïdane, expert en économie, revient sur la situation économique du pays; mais aussi sur sa position vis-à-vis de l’accord de crédit du FMI s’élevant à 1,9 milliard de dollars. Il s’exprimait sur les ondes de Mosaïque fm, ce lundi 17 octobre 2022.
Ezzedine Saïdane souligne à cet effet que « l’accord avec le FMI est insuffisant ». Tout en indiquant que le FMI est censé signer un accord avec la Tunisie pour la mise en place des réformes fiscales; ainsi que la réforme des entreprises publiques.
En outre, l’économiste s’interroge sur le retard dans la mise en place des réformes. Ezzedine Saïdane indique également que jusqu’à présent, l’État tunisien n’a payé aucune de ses dettes intérieures aux banques. De plus, il rappelle le signal d’alarme lancé par Fitch Ratings quant aux prêts bancaires qui ont érodé, selon l’agence de notation, environ 90% des fonds propres du secteur bancaire tunisien. Ce qui fait que les banques tunisiennes se trouvent dans un risque.
Evoquant la situation de l’économie informelle, Ezzedine Saïdane estime que la moitié de ce secteur ne respecte pas la réglementation fiscale. D’où l’urgence de trouver une solution. Pis encore, une bonne partie de ceux qui travaillent dans le secteur formel se dirigent vers l’informel.
Sur un autre volet, celui du nombre de fonctionnaires n’ayant pas de diplômes, Ezzedine Saïdane appelle à revoir le nombre de fonctionnaires dans la fonction publique. Ainsi il souligne que 150 000 employés se trouvant dans l’administration tunisienne sont des faux diplômés. Cela coûte à l’Etat une perte annuelle estimée à plus de 3 milliards de dinars.
Avant d’ajouter: « La Cour des comptes a déclaré, lors son dernier rapport, que 12 000 employés avec de faux certificats se trouvent au ministère de l’Éducation. »