Les négociateurs des pourparlers sur le climat de l’ONU sont parvenus à un accord hier pour créer un fonds pour payer les dommages liés au climat dans les pays vulnérables. C’est ce qu’ont déclaré des responsables impliqués dans les pourparlers. Il s’agit donc d’une victoire pour les pays les plus pauvres qui ont poussé à cette décision pendant des années. Elle supprime un important point d’achoppement dans des négociations plus larges pour limiter le changement climatique.
Le fonds affecterait les pertes et dommages que subissent les pays vulnérables. Et ce, lorsque la montée des mers, des tempêtes plus puissantes et d’autres impacts que les scientifiques pensent être liés au changement climatique causent des dommages soudains ou potentiellement irréparables.
Les négociateurs représentant les pays développés et en développement ont accepté la mesure dans les dernières heures du sommet des Nations Unies sur le climat COP27 dans la station balnéaire d’Égypte. Les responsables ont averti que l’accord sur les pertes et dommages faisait partie d’un accord plus large toujours en cours de négociation.
Ainsi, les pays riches veulent des engagements plus forts de la part des pays en développement pour réduire leurs émissions au cours de la prochaine décennie. Afin d’atteindre les objectifs climatiques de l’accord de Paris, qui appelle les gouvernements à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 degrés Celsius, idéalement 1,5 degré Celsius.
Les délégués ont déclaré que le fonds ciblerait les pays les plus vulnérables. Une exigence clé pour les pays riches qui ne veulent pas que l’argent aille à la Chine et à d’autres pays à revenu élevé. Lesquels sont considérés comme des pays en développement, en vertu du traité sur le climat des Nations Unies.
Des responsables ont déclaré que les pays identifieront de nouvelles sources de financement dans le cadre du processus de création du fonds. Les pays riches s’attendent à ce que la Chine, les riches États pétroliers du golfe Persique et d’autres pays à revenu élevé du monde en développement apportent leur contribution.
A la recherche des fonds pour payer les pertes et dommages
En effet, les petits États insulaires et les pays de faible altitude, comme le Bangladesh, recherchent depuis des décennies des fonds pour payer les pertes et les dommages causés par le changement climatique. Les pays riches, responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent la planète, ont longtemps résisté. Car ils craignaient qu’accepter de payer n’expose leur gouvernement et leurs entreprises à des poursuites judiciaires.
Par ailleurs, avant les pourparlers, les États-Unis, l’Europe et d’autres pays riches déclaraient qu’il n’était pas nécessaire de créer un nouveau fonds. Les fonds d’indemnisation pour les pertes et les dommages pourraient transiter par les institutions existantes qui fournissent des financements climatiques aux pays en développement.
Au final, de nombreuses questions demeurent sur le fonctionnement du fonds. Ainsi que sur sa capacité à agir rapidement pour aider les pays vulnérables. Ceux-ci, précisent les scientifiques, souffrent de plus en plus des effets du changement climatique.