La réussite de la transition écologique demeure tributaire de la résilience du secteur financier. Le processus de transition ne sera pas soutenable si le secteur financier porte seul le fardeau d’un tel projet. Il est important qu’il soit épaulé par des politiques monétaires et budgétaires promouvant le verdissement de l’économie. Or, les choses se passent autrement aussi bien chez les économies avancées (une lenteur) que dans le monde en développement (une nonchalance).
La transition écologique pourrait être menaçante pour la stabilité financière au moins à deux niveaux.
La transition écologique serait déstabilisante pour un secteur financier
• La transition écologique serait déstabilisante pour un secteur financier fortement exposé à des actifs bruns surévalués. L’engagement dans un processus de transition ouvre le bal de la dévalorisation de ces actifs, fragilisant ainsi ces institutions financières.
• Une forte surévaluation des actifs green pourrait déboucher sur une « bulle verte », résultante d’un excès d’optimisme alimenté par la rapidité et l’euphorie de la transition. Or, l’éclatement de cette bulle est à la fois source d’instabilité financière et de mise en cause de la crédibilité du processus de transition écologique (Brio, Claessens et Tarashev, 2022). Sombrer dans la théorie du complot, version changement climatique, ne pourra que compliquer l’équation de la transition.
Au lieu de prendre le changement climatique comme seul responsable de la destruction de la planète, il est urgent de combattre la cupidité des décideurs qui est à la fois productrice et levier de cette menace. « Qui monte sur le char de la cu- pidité aura pour compagnon la misère », nous alertait un proverbe arabe.
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin N° 857- du 23 novembre au 7 décembre 2022