Le Centre Carter recommande que le Président établisse immédiatement la Cour constitutionnelle et que les dirigeants tunisiens s’engagent dans une consultation large et inclusive qui traite des lacunes de la Constitution de 2022 et des décrets-lois émis par le Président depuis le 25 juillet 2021. C’est ce qu’annonce le Centre Carter dans un communiqué rendu public aujourd’hui 19 décembre.
Ainsi, le Centre Carter propose un certain nombre de recommandations. Il s’agit de :
- La nécessité d’une nouvelle loi électorale et d’un nouveau système électoral qui ré-établissent un organisme électoral indépendant et résultent en une élaboration des politiques publiques efficace.
- La mise en place de politiques qui traitent les problèmes de corruption, la réforme du secteur de la sécurité et l’administration publique.
- Le rétablissement de l’équilibre des pouvoirs entre les branches exécutive, législative et judiciaire.
- Un renforcement de l’éducation civique et des électeurs pour engager la population dans des consultations nationales et des réformes qui impacteront leur vie quotidienne.
- Des mesures visant à renforcer les partis politiques et à accroître la démocratie interne des partis. Ce qui résultera en une meilleure représentation des partis politiques, notamment par des femmes, des jeunes et des représentants des populations marginalisées.
« Pour que la Tunisie aille de l’avant, il faut que les dirigeants fassent passer les besoins du pays avant les leurs. Et qu’ils répondent au désir de développement économique de la population, au désir d’avoir un gouvernement réceptif et au désir de véritable démocratie », estime l’ONG.
Ainsi, l’ONG appelle « toutes les parties prenantes tunisiennes à mettre de côté leurs différences et à s’engager dans un dialogue national véritablement inclusif et transparent. Et ce, afin de relancer la transition démocratique paralysée du pays ». Analysant le taux de participation aux législatives, Centre Carter considère que ce taux est « bas et reflète la désillusion du peuple tunisien face à la situation politique et économique actuelle ».
Le Centre Carter, qui est engagé en Tunisie depuis 2011, a débuté une mission d’observation électorale en juin 2022 avec une équipe resserrée d’experts. Cette équipe d’experts a évalué le référendum du 25 juillet. Et pour les élections législatives du 17 décembre, le Centre a déployé plus de 60 observateurs électoraux. Lesquels ont visité 308 bureaux de vote dans les 24 gouvernorats.