La culture est une richesse et un bien immatériel partagé par une communauté ou tout un peuple qui s’y reconnaît. Qui dit culture dit création artistique, dit raffinement du goût, dit diffusion des valeurs partagées. En évoquent la culture avec tous les arts qu’elle englobe nous ne pouvons, en aucun cas, lui associer une activité commerciale même inconsciemment. Cette notion ne semble pas être partagée par les gérants de la cité de la culture Chedly Klibi.
Mais voilà qu’aux dernières nouvelles, la Cité de la Culture annonce qu’elle a l’intention de louer ses magasins, à des magasins de prêt à porter, des articles de sports, des Hich Tech, des articles paramédicaux.
Bref, du jamais vu que la Cité de la culture prendra la forme d’un centre commercial. Alors que tous les magasins devraient être consacrés à la culture et non malheureusement à des magasins de prêt à porter, de supérette.. Une telle annonce représente aussi bien pour les citoyens que pour les artistes, une épée de Domoclès. On se demande où sont les artistes pour réagir, mais aussi pour dire stop à la destruction de la culture. Car le seul point qui illumine en ce moment n’est autre que ce berceau de la Culture, en oeuvrant à la présentation des spectacles à la hauteur des attentes des Tunisiens, en passant de l’Opéra, à des artistes de renom qui se produisent sur scène comme Luz Cazal, Daniele Albanese en spectacle avec le Ballet de l’Opéra de Tunis et bien d’autres….
De ce fait, les internautes ont tout de suite réagi… Dans une déclaration à leconomistemaghrebin. com Nazih Zghal estime qu’il s’agit d’une simple continuité d’une politique qui favorise la consommation du bien aux dépens de la nourriture intellectuelle et de la promotion des arts « Souvenez-vous, le Palmarium qui fût une grande salle de cinéma à été transformé en un centre commercial, le Studio 38 à été transformé en un magasin de prêt-à-porter ».
« La Cité de la culture est censée être le berceau de la culture »
Et de poursuivre: « La Cité de la culture est censée être le berceau de la culture en Tunisie, le lieu où on allie détente nourriture de l’esprit. Ce n’est pas en favorisant le commerce qu’on arrivera à lutter contre l’ignorance et l’obscurantisme bien au contraire. Ceux qui pensent que la location des espaces est la seule source financière qui garantit la pérennité de cette cité, oublient que le sponsoring est un moyen tout aussi efficace ».
Selon lui, la contribution à la vie sociale et culturelle du citoyen fait partie du rôle social des entreprises, il suffit de les solliciter.
En somme, ce joyau de la culture sera à l’image du centre ville où c’est l’anarchie qui prime. Sana Ghenima, présidente de Femmes Et Leadership a fait savoir via son post: » C’est quoi ce délire!! Bientôt un nouveau Moncef Bey à la cité de la culture ».
Il en va de même pour Ayda Ben Chaâbane, militante de la société civile qui s’est exprimée, en s’interrogeant: « comment la Tunisie s’est retrouvée ainsi ».
On se demande si les dirigeants auraient un minimum de bon sens pour réagir et stopper ce cauchemar. Car une cité pour la culture devrait tourner autour de librairies, d’arts plastiques, des expositions pourquoi pas un café culturel et non qu’il se transforme en mini-centre commercial.