La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré samedi à un journal croate que les salaires dans la Zone euro augmentaient plus rapidement qu’on ne le pensait auparavant. De même que la banque devrait empêcher que cela ne s’ajoute à une inflation déjà élevée.
La directrice de la BCE déclare donc dans une interview au journal croate Jutarni List à l’occasion de l’adhésion de la Croatie à la zone euro hier, que « les salaires augmentent, peut-être à un rythme plus rapide que prévu. Nous ne devons pas laisser les anticipations d’inflation affecter les prix à long terme, ou que les salaires aient un effet inflationniste ».
La directrice de la BCE n’a fait allusion à aucune nouvelle action lors de l’entretien. Mais précise que la banque devrait « prendre les mesures nécessaires » pour ramener l’inflation à 2 % par rapport à son taux actuel de près de 10 %.
En outre, Mme Lagarde ajoute que la récession hivernale attendue dans l’UE, causée par la hausse des coûts de l’énergie, sera probablement courte et insignifiante. Et ce, à condition qu’il n’y ait pas de chocs supplémentaires.
En effet, avec l’arrivée de l’hiver en Europe et en Amérique du Nord, la pression sur le coût de la vie augmente à mesure que les factures de carburant s’envolent. Les travailleurs ont ainsi organisé des grèves dans des secteurs allant des soins de santé à l’aviation. Et ce, pour exiger que les salaires suivent le rythme de l’inflation.
Par ailleurs, les banques centrales du monde entier ont commencé à augmenter fortement les taux d’intérêt pour calmer la demande et maîtriser l’inflation. D’ici la fin de 2023, le Fonds monétaire international s’attend à ce que l’inflation mondiale tombe à 4,7 %. Soit un peu moins de la moitié de son niveau actuel.
A cet égard, la Banque centrale européenne a relevé ses taux d’intérêt d’un total de 2,5 points de pourcentage depuis juillet. Et ce, dans le but d’endiguer une flambée historique de l’inflation. De même qu’elle s’est engagée à resserrer davantage la politique monétaire lors de ses prochaines réunions. Alors que les attentes de croissance des prix à long terme commencent à dépasser leur 2 % ciblés.
Cependant, les perspectives cycliques du Fonds monétaire international en octobre étaient parmi les plus sombres depuis des années. Et le FMI y disait : « En bref, le pire est encore à venir. Et en 2023, beaucoup se sentiront stagnants. »