L’Algérie a décidé de revenir à l’option de l’importation de viande rouge et blanche. Et ce, dans le but d’encourager les produits locaux et l’agriculture nationale. Plus de deux ans après avoir pris une décision interdisant l’importation. Objectif : faire face de nouveau aux prix élevés et à la spéculation.
L’ Algérie autorise désormais l’importation de la viande. Et ce, en l’accordant, hier, exclusivement à la Société algérienne des viandes rouges (gouvernementale). Afin d’apporter les quantités nécessaires de viande fraîche, dans le but de combler le déficit du marché.
En effet, cette étape intervient à l’approche du mois de Ramadan et des inquiétudes des citoyens face à la persistance des prix élevés de la viande.
Le ministère du Commerce estime la quantité de viande consommée par les Algériens pendant le mois de Ramadan à entre 45 et 50 mille tonnes par mois.
La décision vise à réduire les prix de la viande
Les experts et spécialistes dans le domaine du commerce précisent que les quantités sont susceptibles d’atteindre environ 25 000 tonnes de viande. Lesquelles doivent être importées mensuellement, sur le marché algérien.
A cet égard, le gouvernement a décidé d’accorder le pouvoir d’importer de la viande à l’entreprise publique. Tout en maintenant la décision d’empêcher le secteur privé d’importer.
Dans ce contexte, l’ Association nationale des commerçants et des investisseurs artisanaux appelle à accorder des licences d’importation aux commerçants du secteur privé. Et ce, afin de contribuer à la réduction des prix. Tout en accordant plus de privilèges à ceux qui élèvent du bétail, pour les encourager à poursuivre leur activité.
Parallèlement à la décision de rouvrir les portes des importations, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural en Algérie décide d’ouvrir 114 points de vente de viandes rouge et blanche, au cours du prochain mois de Ramadan, au niveau national. Et ce, pour assurer la facilitation de l’acquisition par le citoyen de ce matériel de base.
Algérie : « Le marché de la viande a besoin d’un examen complet »
De son côté, le chef du Comité national des producteurs de viande, Khair Marouan, estime que le marché de la viande rouge et blanche a besoin d’un examen complet pour créer l’abondance et la stabilité des prix.
En général, il y a une sorte d’accueil favorable à la décision parmi les concessionnaires économiques. Mais ils notent quelques observations concernant les mesures prises et leur capacité à faire face à la question de la hausse des prix.
M. Khair relève que l’Algérie doit créer de nouveaux marchés de gros pour la viande rouge. » Il existe 45 marchés de gros en Algérie pour la vente de légumes et de fruits. Alors qu’il n’y a pas de marché de gros pour la viande rouge et blanche. De grands efforts sont donc déployés pour résoudre le problème de la rareté et des prix élevés de la viande rouge. Mais la crise semble bien plus importante ». Ainsi déclare encore le chef du Comité national des producteurs de viande.
Notons que l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique en termes de superficie estimée à 2,382 millions de kilomètres carrés.