Le conseil de l’Ordre national des avocats de Tunisie a décidé de boycotter toutes les réquisitions de la justice militaire durant un mois à partir du 6 février, avec possibilité de prorogation.
Dans un communiqué rendu public, dans la soirée du 2 février, le conseil a fait part de sa prédisposition à boycotter définitivement les plaidoyers devant les tribunaux militaires. Le conseil a tenu pour responsable tous les partis qui se sont succédé sur le pouvoir de traduire les civils devant la justice militaire. Pour le conseil, il est hors de question que la justice militaire interfère dans le tableau de l’Ordre des avocats de Tunisie. Il refuse, également, les peines complémentaires.
De même, le conseil de l’Ordre considère que la traduction de plusieurs avocats, activistes des droits de l’Homme et journalistes devant les tribunaux militaires est une atteinte à la liberté. L’aspect ferme « injustifiables » des peines, contrairement aux disposition de la loi, est devenu une menace aux citoyens. C’est encore ce qui ressort du communiqué.
Pour rappel, en plus d’une peine de prison de onze mois, l’avocat Mehdi Zagrouba est visé par une peine complémentaire. A savoir l’interdiction provisoire d’exercice pendant cinq ans. Telle est la décision de la Cour d’appel militaire. Il est à noter qu’il était présent à l’aéroport de Carthage quand les députés d’Al Karama ont tenté de faire voyager de force une citoyenne fiché S 17. M. Zagrouba était présent en sa qualité d’avocat de cette dame.
Par ailleurs, Amnesty international a appelé les tribunaux militaires tunisiens à « annuler immédiatement » les verdicts rendus dernièrement contre six personnes civiles. Il s’agit en effet de quatre politiciens opposants au président de la République Kaïs Saïed et un avocat.