Le gouverneur de la Banque centrale du Liban (Banque du Liban), Riad Salameh, a déclaré que le Liban adopterait un nouveau taux de change officiel de 15 000 livres pour un dollar américain à partir de ce mois.
La monnaie libanaise a perdu environ 97% de sa valeur depuis 2019. Cela représentera alors une baisse de 90% du taux officiel de la monnaie libanaise, qui est resté inchangé pendant 25 ans.
Malgré l’annonce de la dévaluation de la monnaie de l’ancien taux officiel de 1 507 livres par dollar américain à 15 000 livres, les prix sont encore loin des prix du marché parallèle.
Selon la décision du gouverneur de la Banque du Liban, le changement sera appliqué au secteur bancaire du pays qui souffre d’une crise économique depuis 2019.
Les analystes s’attendent à ce que cette modification importante des taux de change ait un impact limité sur l’économie libanaise.
Le pays est devenu largement dépendant des transactions en dollars, et les opérations de change sont effectuées selon les prix du marché parallèle et officieusement.
Révision progressive
La révision du taux de change officiel par la BDL avait été annoncée fin septembre par le ministère des Finances, en même temps que le vote très tardif par le Parlement d’un budget 2022 mentionnant ce nouveau taux. Son application initialement prévue en novembre avait cependant été reportée. Face au vent de panique, le Premier ministre désigné Najib Mikati s’était empressé d’indiquer qu’elle serait progressive, selon le média français Les Échos.
Le calcul de l’imposition des salaires perçus en devises de l’étranger se fait ainsi déjà depuis mi-novembre au nouveau taux. Les droits de douane sont également calculés sur cette base depuis début décembre.
Concernant les banques, la même source rapporte que la mesure touchera notamment les retraits en livres libanaises depuis les comptes en dollars bloqués dans le système bancaire depuis le début de la crise. Les taux pour ce type de retraits très limités avaient cependant déjà été revus à la hausse. Les banques commerciales disposeront de cinq ans « pour reconstituer les pertes liées à la dévaluation ».
Ces dispositions interrogent en l’absence d’un véritable plan de restructuration, selon les analystes.