Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, n’a pas manqué de répondre aux déclarations du président de la République Kaïs Saïed tenues lors de sa visite à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina.
Pour lui, il s’agit d’une réelle menace pour le peuple. Répondant aux propos du président de la République sur l’activité syndicale, Noureddine Taboubi affirme que personnes n’est capable d’imposer des limites aux champs d’action de la centrale syndicale. Alors qu’il affirmait auparavant que le processus du 25 juillet est un processus prometteur, Noureddine Taboubi déclare aujourd’hui que le processus du président de la République a été soldé par un échec. Taboubi s’exprimait dans le cadre de la réunion de l’instance administrative nationale tenue aujourd’hui 3 février à Gammarth. De ce fait, il considère que le président aurait dû trouver des solutions pour débloquer la situation difficile du peuple tunisien. Et de s’attarder sur le boycott des élections.
Taboubi est revenu sur les problèmes actuels de la Tunisie qui connaît, selon lui, une conjoncture difficile : dégradation de la notation souveraine, sécheresse, hausse des prix, troubles sociaux. Mais « le président a choisi de terroriser les Tunisiens à travers un discours prononcé à la caserne d’El Aouina », lance-t-il. L’objectif, selon lui, est de montrer que les forces armées sont en train de le soutenir. Or, la mission des forces armées n’est pas celle de soutenir le président, mais de protéger le pays.
L’intervenant estime que le président de la République a pris l’UGTT pour cible, mais «l’UGTT jouera son rôle national». Et de rappeler que le rôle de la centrale syndicale ne consiste pas uniquement à négocier les augmentations salariales.
Revenant sur la grève des agents de Tunisie Autoroutes, il rappelle qu’elle a été reportée à deux reprises et qu’elle est légale, surtout qu’un préavis de grève a été envoyé. Dans ce cadre, il rappelle que la centrale syndicale œuvrera toujours à soutenir les manifestations et à défendre la liberté d’expression.