La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Gongi, a souligné «L’efficacité énergétique n’est plus un choix, c’est aujourd’hui un impératif qui relève de la sécurité énergétique du pays, face à la situation des finances publiques à l’échelle nationale, mais aussi à l’accélération des changements géopolitiques, la montée des prix de l’énergie et l’irrégularité des approvisionnements à l’échelle internationale». Et ce lors d’une conférence de presse tenue, mardi, au siège du ministère.
Cette conférence a été consacrée à la présentation des principaux amendements apportés au décret régissant les interventions du fonds de la transition énergétique. En effet, le Décret n° 2023-86 du 2 février 2023, portant modification du décret gouvernemental n°2017-983 du 26 juillet 2017, fixant les règles d’organisation, de fonctionnement et les modalités d’intervention du fonds de la transition énergétique, a été publié hier lundi 6 février 2023, au journal officiel de la République tunisienne (JORT).
En vertu de ce décret, la prime octroyée par le fonds de la transition énergétique dans le cadre PROSOL piloté par l’’Agence Nationale pour la Maitrise de l’Energie (ANME), pour les achats de chauffe-eaux solaires passe de 200 à 400 dinars pour le chauffe-eau solaire de capacité inférieure à 300 litres et dont la superficie du capteur solaire est comprise entre un 1m² et 3m². Cette prime a aussi été augmentée de 400 à 700 dinars pour le chauffe-eau solaire de capacité égale ou supérieure à 300 litres et dont la superficie du capteur solaire dépasse 3m² et inférieure ou égale à 7m².
Ce décret prévoit une prime plafonnée
Pour les investissements réalisés au titre d’installation des équipements de production d’électricité à partir des énergies renouvelables à des fins d’autoconsommation pour les établissements raccordés au réseau basse tension, ce décret prévoit une prime plafonnée à 500 D par système pour les équipements, dont la puissance installée ne dépasse pas les 3 kilowatts et installés chez les consommateurs, dont la consommation annuelle individuelle varie entre 1800 et 4800 kilowattheures.
Pour les investissements dans le secteur résidentiel au titre d’isolation thermique des toitures des logements individuels, le décret prévoit une prime ne dépassant pas 25% du coût d’investissement avec un plafond de 21 D par mètre carré de toiture isolée pour les logements existants, ainsi qu’une prime ne dépassant pas 25% du coût d’investissement avec un plafond de 16 D par mètre carré de toiture isolée pour les logements en cours de construction.
Vers l’utilisation des énergies renouvelables
Selon la ministre « le temps nous est compté et l’heure devrait être à l’action et ménages et entreprises devraient être conscients de la nécessité d’adhérer à ce processus d’efficacité énergétique et à l’orientation vers l’utilisation des énergies renouvelables ».
Elle a indiqué que l’année 2022 a été l’occasion pour son département de diagnostiquer les entraves au développement des énergies renouvelables en Tunisie, faisant remarquer que le Décret-loi n° 2022-68 du 19 octobre 2022, édictant des dispositions spéciales pour l’amélioration de l’efficacité de la réalisation des projets publics et privés, a permis de résoudre deux problèmes majeurs entravant l’investissement dans les énergies renouvelables, en facilitant les procédures liés au bouclage financiers des projets et au foncier.
« L’année 2022 a connu une tendance renforcée vers l’utilisation des énergies renouvelables avec l’installation d’une capacité de 54 mégawatts (MW) d’énergie renouvelable (ER), contre 30 MW en 2021. L’objectif pour 2023 est de dépasser 60 MW de capacité installée d’ER. Pour encourager cette tendance, le département de l’industrie, œuvre à digitaliser le secteur et à limiter le nombre de vis-à-vis ».
Le ministère de l’énergie œuvre également, selon Gongi, à finaliser la création de l’Agence de régulation du secteur de l’énergie qui aura, entre autres, à organiser les relations entre opérateurs publics et privés du secteur de l’énergie. Cette agence sera opérationnelle début 2024.
Une équipe de travail se penche également au sein du ministère sur l’élaboration du Code des énergies renouvelables qui apportera les modifications nécessaires en vue d’adapter l’arsenal juridique actuel aux évolutions technologiques s’opérant à l’échelle internationale.
Le développement de la mobilité électrique figure également, parmi les projets auxquels la ministre de l’industrie tient le plus. «Ce projet s’inscrit pleinement dans le cadre de notre plan d’action pour la transition énergétique et nous travaillons déjà avec tous les ministères concernés et les investisseurs nationaux et internationaux sur les actions à engager pour développer ce créneau. Les idées sont multiples à cet égard mais le temps est à la priorisation et l’une des priorités dans ce domaine est de développer un transport public électrique » a-t-elle conclu.
Avec TAP