Il ressort des résultats d’une enquête sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages, publiés récemment par l’INS, que la part de la population pauvre affiliée aux caisses sociales est nettement inférieure à celle des non pauvres.
81,7 % de la « population pauvre » ne sont pas affiliés aux caisses sociales. Seulement 14,6 % de cette population sont affiliés à la CNSS. Par contre, 79 % des pauvres bénéficient d’une couverture sanitaire. Notons que 40,2 % de la « population pauvre » bénéficiant de couverture des caisses sociales sont couverts par la CNAM. Tandis que 39,5% bénéficient de l’aide médicale à tarif réduit.
Paradoxalement, l’enquête montre que 59 % de la population « non pauvre » ne sont pas affiliés aux caisses sociales. Alors que 78,7 % de cette même population bénéficient de couverture sanitaire dont 66,5 % bénéficient de la couverture sanitaire de la CNAM.
Notons que les seuils de pauvreté et de pauvreté extrême sont identifiés selon l’indice de prix à la consommation (en dinars habitant par an). A l’échelle nationale, en 2021, le seuil de pauvreté extrême était à 1471 dinars par habitant par an. Le seuil de pauvreté était de 2536 dinars par habitant par an.
Les plus touchés par la pauvreté
Dans l’enquête, le profil de la population pauvre a été décliné selon deux catégories. A savoir la catégorie socioprofessionnelle du chef du ménage et selon son niveau d’instruction.
Les résultats de cette enquête montrent que les individus vivant sous la responsabilité d’un chef de ménage dont le niveau ne dépasse pas le cycle primaire représentant trois quarts des pauvres. Alors que leur poids dans la population totale ne dépasse pas les 60 %.
Les individus vivant sous la responsabilité d’un chef de ménage ayant un niveau d’éducation universitaire sont largement sous-représentés dans la population (3,3 %) au regard de leur poids démographiques total (10,7 %). Notons que les individus vivant au sein de ménages dont le chef est un ouvrier non agricole constituent un tiers de la population pauvre. Les ménages dont le chef est cadre, indépendant ou patron des petits métiers sont, quant à eux, relativement peu touchés par la pauvreté.
Enfin, l’enquête nationale sur le budget, la consommation et le niveau de vie des ménages a porté sur un échantillon théorique de 21 600 ménages tirés selon un sondage aléatoire stratifié selon deux critères géographiques. A savoir la région et le milieu de résidence du ménage; ainsi que selon le niveau de vie mesuré par le taux de pauvreté en 2015.