La proposition de pipeline d’hydrogène entre l’Espagne et la France – connue sous le nom de projet méditerranéen d’hydrogène – se prépare à entrer dans des phases avancées, dans la perspective qu’elle recevra les fonds européens attendus, et que l’Allemagne le rejoindra bientôt, tandis que le Maroc surveille les développements.
La Banque européenne d’investissement a annoncé son entrée en pourparlers exploratoires avec le Portugal, l’Espagne et la France concernant un pipeline marin pour les futurs carburants verts en Europe, selon le site spécialisé Energy News.
Selon les analystes, le Maroc a une belle opportunité de rejoindre ce projet via l’Espagne voisine, parallèlement à ses projets ambitieux de transport d’hydrogène de l’Afrique du Nord vers l’Europe.
Les chances de voir le Maroc rejoindre cet immense projet sont renforcées par les précédentes propositions européennes visant à bénéficier à l’avenir d’installations gazières inexploitées au Maroc et en Algérie pour transporter l’hydrogène d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient vers l’Europe.
En novembre 2022, la présidente du Conseil national allemand de l’hydrogène, Katharina Reich, a proposé de s’appuyer sur 85 % des lignes de transport de gaz existantes au Maroc et en Algérie et de les reconfigurer pour transporter l’hydrogène à l’avenir, selon le site Hydrogen Central .
Reich a également proposé la construction d’un nouveau pipeline pour transporter l’hydrogène, s’étendant de l’Italie à la Grèce, puis à l’Égypte à travers la Méditerranée, pour atteindre les pays du Moyen-Orient via Le Caire.
Position géostratégique
Le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc n’a pas répondu à une demande envoyée par la plateforme spécialisée dans l’énergie, pour commenter le projet de ligne européenne hydrogène entre l’Espagne, la France et le Portugal, et la possibilité pour Rabat d’y participer ou non.
Le Maroc a des frontières maritimes avec l’Espagne aux îles Canaries et le long du détroit de Gibraltar et de la mer d’Alboran, en plus de certaines villes qui se disputent depuis des décennies, « Ceuta et Melilla ».
Les parties marocaine et espagnole mènent des négociations pour délimiter les frontières maritimes depuis des années (qui ne sont pas encore terminées), au milieu de désaccords sur ce que Madrid propose d’étendre son plateau continental à l’ouest des îles Canaries, avec une superficie de 220 000 kilomètres carrés. .
Le Maroc développe des projets pilotes de production d’hydrogène vert , en partenariat avec la société britannique Chariot , la société britannique ORT, et l’Université polytechnique Mohammed VI au Maroc.
Et le ministère marocain de la Transition énergétique a annoncé, en avril 2022, un plan de développement des infrastructures gazières, vers la construction de réseaux intégrés qualifiés pour exporter de l’hydrogène vers l’Europe.
Ce plan s’appuie sur des expériences européennes antérieures de transport d’hydrogène par des gazoducs existants, avec des modifications techniques de la structure de l’infrastructure gazière.
Rappelons enfin que les trois pays ont lancé le 22 janvier 2023 des plans officiels de construction d’un pipeline d’hydrogène entre l’Espagne et la France, remplaçant une proposition antérieure critiquée par les écologistes et les militants du climat en Europe.
Appelé H2Med, le pipeline devrait avoir une capacité de transport d’hydrogène de deux millions de tonnes métriques par an d’ici 2030, selon les estimations du gouvernement espagnol.