Qui dit culture, dit vecteur de diversité, d’opportunités entre les communautés. Aujourd’hui, la culture est un rempart non seulement contre l’obscurantisme, mais elle joue aussi un rôle prépondérant pour la transformation des sociétés nord-africaines depuis 2011.
De ce fait, le Programme Culture Afrique du Nord (NA Culture) a fourni un cadre d’appui à la culture comme outil d’échanges et de dialogue entre les personnes et les sociétés civiles en Afrique du Nord, notamment en Tunisie, Algérie, Égypte, Libye, Maroc. Doté d’un fonds régional de création culturelle, ce programme a pour ambition de renforcer la collaboration transfrontalière et d’encourager les institutions culturelles à mettre à profit leurs atouts en Afrique du Nord.
En outre, l’objectif de ce programme est de contribuer au renforcement des capacités et le maintien d’espaces propices à la création et à la diffusion de contenu artistique et culturel. Plus encore, réunir les artistes des différents pays ne fera qu’améliorer les échanges transfrontaliers sur les enjeux régionaux dans le secteur culturel. Cela permet également d’avoir un meilleur accès pour les jeunes artistes et professionnels de la culture aux opportunités de perfectionnement de leur talent et de valorisation de leur travail.
Tel est donc ce qu’abordait l’événement d’hier de clôture du Programme Culturel de l’Afrique du Nord – North Africa Cultural Program (NA Culture).
A cet égard, notons que le NA Culture est un programme qui s’étale sur trois ans (2019-2022). Il est dédié aux cinq pays de l’Afrique du Nord, notamment l’Egypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et la Libye. Et il comprend deux structures de soutien : un fonds national et un fonds régional.
Ainsi, soulignons la présence, hier, des réseaux de producteurs, d’artistes, de professionnels de la culture ou de domaines connexes, actifs en Afrique du Nord, au niveau national ou régional.
Rencontrée lors de cet événement, Lamia Lataf, Marocaine travaillant à Tink Tanger, une plateforme culturelle dédiée à l’art, considère que cette collaboration entre le Maroc, la Tunisie et l’Egypte sur le mapping et sur l’archivage de la bibliothèque est un atout considérable de synergie inter-culturelle.
Elle ajoute : « Ce programme nous a permis de nous entraider, d’enrichir notre savoir-faire et de découvrir et renforcer des liens entre les trois pays. »
Même constat de Youssef Shazli, Egyptien, directeur du cinéma Zaouya basé au Caire. Il estime qu’un tel événement permet de valoriser la diversité culturelle entre les participants des différents pays.
En revanche, il espère pouvoir promouvoir en Egypte le cinéma indépendant et donner plus de place au cinéma d’auteurs. Il estime que par nature les Egyptiens sont des cinéphiles. Quant à sa participation à ce programme, elle entre dans le cadre de la promotion d’un cinéma de qualité où le téléspectateur devrait réfléchir et analyser ce qu’on lui présente; mais par-dessus tout briser les stéréotypes des problèmes d’identité. Et de s’interroger sur ce que veut dire l’identité égyptienne aujourd’hui.
Pour sa part, Adnane Helali, Directeur artistique du Centre culturel des arts et métiers de Jebel Semmama, met l’accent sur l’importance de la diversité culturelle. Et ce, dans le but entre autres de préserver le patrimoine musical de Kasserine. Il précise dans ce contexte : « Aujourd’hui, dans notre centre, qui abrite une dizaine équipe permanente et une soixantaine d’artisans, nous œuvrons à redonner de la joie à nos jeunes, en les encadrant. D’ailleurs, nous comptons organiser le premier festival de HIP-HOP qui aura lieu au mois d’août. De nos jours, les jeunes sont de plus de plus attirés par le breakdance, mais on essaie qu’ils accommodent le rythme du Breakdance avec notre musique à nous, avec le Tabbala et d’autres instruments traditionnels. Car, je trouve qu’il est primordial d’enraciner notre identité tunisienne.
Enfin, relevons que le budget du programme se monte à 11 millions de francs suisses, dont la phase actuelle s’élève à 5,5 millions de francs suisses.