En Tunisie, le secteur informel représenterait, pour l’année 2020, un peu plus de 35 % du PIB, en y incluant le secteur agricole. Et il se traduirait par un manque à gagner fiscal assez conséquent de l’ordre de 1560 MD, selon une étude publiée en 2022 par le PNUD et l’OIT.
Selon une étude réalisée par la Banque mondiale, en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INS), portant sur le paysage de l’emploi en Tunisie, la concurrence du secteur informel est considérée en 2020 parmi les trois principaux obstacles à l’amélioration de l’environnement des entreprises.
Entre 2013 et 2020, la part des entreprises déclarant le secteur informel comme une contrainte majeure dans leur exploitation au quotidien a augmenté de 30 %. En effet, cet obstacle vient s’ajouter à une liste plus longue, dont la corruption et l’instabilité politique, qui, avec le secteur informel, sont considérés comme des obstacles graves ou majeurs.
Quels sont les déterminants du secteur informel en Tunisie? Existe-t-il un lien avec la taille du marché local, la nature du tissu industriel, la compétitivité des entreprises, les qualifications… ? L’environnement des affaires contribue-t-il à aggraver le problème? Les politiques de promotion de l’entrepreneuriat mises en place jusque-là par l’État ont-elles favorisé la transition vers le secteur formel? La localisation territoriale des TPME et l’absence d’un écosystème structurant jouent-elles un rôle dans la propension des TPME à rester dans l’informel? Quelles réponses et/ou mesures d’ajustement l’État pourrait ou devrait apporter à sa politique de lutte active contre l’informalité?
Pour répondre à ces problématiques, une nouvelle session de l’« Economic Policy Dialogue » sera consacrée, le 7 mars 2023 à Tunis, à débattre du secteur informel et des moyens et politiques publiques pour en venir à bout.
Pour rappel, la Tunisie s’est lancée depuis plusieurs décennies dans des programmes et mesures de lutte contre l’informalité. Néanmoins, le secteur informel continue d’être préoccupant, outre le manque à gagner en termes de finances publiques, la fragilisation et la précarisation de l’économie, le déficit d’emplois décents et le risque de perte d’emplois et de revenus, en l’absence de filet social.
Cette session sera ainsi l’occasion de formuler des recommandations concrètes sur les problématiques qui seront soulevées lors du débat autour du secteur informel.