Le Conseil des ministres italien s’est réuni jeudi pour aborder la question de l’immigration. Le gouvernement d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni veut adopter des mesures plus strictes contre l’immigration clandestine. Mais des hommes d’affaires lancent un appel. Car l’Italie a besoin d’au moins 200 000 immigrés pour travailler dans divers secteurs du pays.
Lors de la réunion d’hier, la Première ministre Giorgia Meloni a voulu envoyer un signal fort sur la question de l’immigration clandestine dans le pays. Le gouvernement a discuté du décret sur les flux migratoires pour régulariser l’entrée des immigrés en Italie.
Cependant, les hommes d’affaires italiens lancent un appel à reconsidérer cette décision, en raison du manque de main-d’œuvre en Italie. En effet, il manque 200 000 travailleurs dans divers secteurs. A savoir l’industrie, l’agriculture et principalement les aides aux personnes âgées, déclarent-ils.
De son côté, le ministre de l’Agriculture, Francesco Lollobrigida, déclarait récemment que l’exécutif amènerait près d’un demi-million d’immigrants légaux en Italie. Mais il revenait ensuite sur sa déclaration. Alors, l’hypothèse est que le gouvernement autorise l’entrée annuelle de près de 100 000 immigrants au cours des trois prochaines années.
Situation des immigrés illégaux en Italie
En outre, le nombre d’immigrants arrivant illégalement en Italie a augmenté. Selon des données actualisées publiées par le ministère de l’Intérieur, 104 061 personnes sont arrivées dans le pays l’année dernière; contre 67 034 en 2021 et 34 000 en 2020. Les mineurs étrangers non accompagnés sont nombreux (12 687 en 2022; 10 053 en 2021; 4 687 en 2020). Sachant que les pays d’origine des migrants sont principalement l’Égypte, la Tunisie, le Bangladesh, la Syrie et l’Afghanistan.
Une fois arrivés en Italie, les immigrés illégaux sont emmenés dans des centres d’accueil où un contrôle est effectué pour vérifier qui a le droit de demander l’asile. Selon le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, « le système des centres d’accueil pour immigrés sur le territoire s’effondre ».
Notons que le statut de réfugié économique n’est pas reconnu. Et le rapatriement des immigrés illégaux n’est pas facile non plus, car un accord doit être signé avec le pays d’origine pour que le migrant puisse être renvoyé.
Les immigrés illégaux et la pénurie de main-d’œuvre
Par ailleurs, l’Italie est au bord du gouffre avec sa dette publique qui dépasse les 2 700 milliards d’euros. Le nombre de personnes en situation de pauvreté absolue a triplé en 15 ans. Alors que les familles italiennes ordinaires subissent le poids d’une crise économique et d’une crise énergétique.
Ainsi, l’un des secteurs qui a le plus besoin de main-d’œuvre est le secteur domestique, principalement les aidants de personnes âgées. L’autre est l’agriculture et aussi le travail en usines.
Cependant, les employeurs veulent avant tout une main-d’œuvre bon marché. C’est ce qui ressort d’une récente enquête réalisée par le Centre d’études sur l’investissement social (Censis).
Enfin, dans plusieurs secteurs, il existe un marché parallèle de travailleurs irréguliers qui perçoivent un salaire inférieur. Dans les champs agricoles du sud de l’Italie, de nombreux immigrés africains travaillent à cueillir des oranges ou des tomates pour seulement 2 € de l’heure. Et ce, au lieu des 10 € de l’heure qui seraient le salaire normal.