La Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) a clôturé le 16 mars 2023 son Assemblée générale extraordinaire et de son Assemblée générale ordinaire. Etaient présents à la clôture: le président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie, Khélil Chaïbi; la ministre de l’Industrie, des mines et de l’énergie, Neila Nouira Gongi; et l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant.
Lors de son intervention, le président de la CTFCI estimait qu’il était utile pour les investisseurs d’avoir une juste appréciation des orientations du plan stratégique national 2022-2025 dans le domaine industriel, en matière des énergies renouvelables. Ainsi que des moyens à mettre en œuvre pour permettre aux industriels d’être en phase avec les exigences de la décarbonation.
Revenant sur les deux assemblées tenue successivement le même jour, il affirme que l’Assemblée générale extraordinaire a permis l’adoption des nouveaux statuts de la chambre. Lesquels introduisent de nombreuses modifications se rapportant à : la gouvernance de la CTFCI; le nouveau mode d’élection du comité directeur; le nombre de ses membres; l’adoption de la parité et de la diversité au niveau de sa représentation; et la définition du nombre de mandats. L’ambition recherchée étant d’asseoir les bases d’une action et de représentation qui renforcent la notoriété de la chambre et la confiance de ses adhérents.
Importantes mutations
En ce qui concerne, l’Assemblée générale ordinaire, elle permettait d’établir le bilan de l’activité de l’année 2022. Année qui fut celle de la transformation de la CCITF, de la diversification de son activité (formation, engagement des visites régionales, accompagnement des adhérents). Mais aussi de la digitalisation des services, de la collaboration avec de nouveaux partenaires; ainsi que de l’augmentation significative du nombre d’adhérents (+ de 2000).
Tout en relevant que le plan stratégique national 2022-2025 contient, certes, des orientations ambitieuses en matière de développement industriel, de décarbonation et de la promotion des énergies renouvelables; l’intervenant estime que « l’action doit être encore soutenue et bien orientée pour permettre à notre économie de tirer le meilleur profit de l’important potentiel dont dispose la Tunisie en matière d’énergie solaire par exemple. Cela suppose, à n’en point douter, de poursuivre l’effort tendant à lever les obstacles qui se dressent pour l’exploitation optimale de cette ressource, la promotion de l’investissement et l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans la production globale d’énergie ».
Pour ce qui est de la décarbonisation, l’intervenant souligne que « l’entrée en vigueur, à partir de janvier 2023, d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), destiné à fixer un prix carbone pour les importations de certains produits dans l’Union européenne (UE), implique, plus que jamais, d’engager une forte action d’information et de sensibilisation pour permettre aux industriels tunisiens d’être en phase avec ces importantes mutations ».
A la fin de l’intervention, il a formulé le souhait que « le ministère soit au côté des industriels et des investisseurs tunisiens et étrangers pour aller de l’avant. Et ce, sur la voie de l’amélioration de l’environnement des affaires, de l’assouplissement des mesures administratives et de la solution de certaines problématiques spécifiques qui rendent parfois complexe l’opération d’investissement ou de création d’entreprises ».
La Tunisie demeure une destination attractive pour les entreprises françaises
De son côté, l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant, soulignait lors de son intervention le « rôle fondamental de la Chambre en matière de promotion de la Tunisie comme site d’investissement et d’assistance aux entreprises qui est un rôle complémentaire à celui du service économique de l’ambassade ». Dans le même contexte, il affirme que la Tunisie demeure une destination attractive pour les entreprises françaises, notamment pour la qualité de sa main-d’œuvre et sa proximité géographique. L’ambassadeur insistait également sur la nécessité de revoir la « stricte » réglementation de change et la nécessité de conclure un accord avec le FMI. Un accord qui, estime-t-il, lui permettra d’améliorer la situation de ses finances publiques.
SOS décarbonation
Pour sa part, la ministre de l’industrie, Neila Nouira Gongi, a indiqué, lors de son intervention, que la nouvelle loi sur l’investissement sera bientôt présentée au Conseil des ministres. Car elle est pratiquement finalisée. « Elle devrait être bientôt soumise au conseil des ministres puis au parlement pour adoption », lance-t-elle. Sans donner de date précise, elle formule le souhait de voir la loi en question adoptée dans « les plus brefs délais ». Sachant que deux principes fondamentaux la régissent; à savoir : la liberté d’investissement et la simplification et la réduction du nombre des autorisations.
Sur un autre volet, la ministre fait savoir que son département rendra public prochainement un programme baptisé « SOS décarbonation ». Son objectif est d’accompagner les entreprises dans le développement et la mise en œuvre de leurs stratégies de décarbonation.
Actuellement, le ministère est en train de finaliser le programme. Celui-ci vise à vulgariser les enjeux de ce processus; ainsi qu’à former des experts qui accompagneront les entreprises dans développement et la mise en œuvre de leurs stratégies de décarbonation. Il prévoit la mise en place des instruments, des facilités et des programmes de formation d’assistance et d’accompagnement dédiés à cette fin. Cet accompagnement permettra aux entreprises de produire leur propre électricité, ou une partie de leurs besoins, à partir du renouvelable. Et ce, à travers le Fonds de la transition énergétique et l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME).
Plusieurs pactes de compétitivité
Mme Gongi note que la Stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035 a mis au centre de son intérêt le partenariat public-privé. Et ce, à travers la signature de plusieurs pactes de compétitivité avec les représentants du plusieurs secteurs stratégiques. Dans le cadre de ces pactes les deux parties, à savoir l’Etat et le secteur privé, doivent honorer les engagements. L’Etat s’engage à développer l’infrastructure et à assurer la formation et l’accompagnement nécessaires aux entreprises. De son coté, l’investisseur doit remplir des objectifs en matière de création d’emploi et de volume d’investissement.
Pour illustrer ce principe, elle rappelle qu’un premier pacte avec le secteur automobile a été signé au mois de juillet. Elle estime qu’il a « réussi à insuffler une certaine dynamique d’investissement au sein du secteur ».
La ministre dévoilait, au final, que les pactes relatifs aux secteurs pharmaceutiques et de l’huile d’olive seront très bientôt signés. Puis, suivront les pactes relatifs aux secteurs aéronautique et textile technique.