La Banque centrale du Maroc a annoncé hier qu’elle relève de nouveau le principal taux d’intérêt de 2,5 % à 3 %. Et ce, à la lumière des efforts de la banque pour contenir une inflation élevée depuis l’année dernière.
Bank Al-Maghrib justifie le recours à la hausse du taux d’intérêt au Maroc après que son conseil d’administration, réuni hier, a constaté la tendance à atteindre une inflation de l’ordre de 5,5 % pour l’année en cours. En notant que la Banque mondiale avait prévu que ce taux serait limité à 4,4 %.
La Banque centrale vise, en resserrant sa politique monétaire depuis septembre, à contenir l’inflation, qui atteignait 6,6 % à la fin de l’année dernière. Mais ce taux était de 8,9 % fin janvier, tiré par une hausse de l’indice de la consommation alimentaire de 17,4 %. Hier, la banque centrale a affirmé que le relèvement des taux d’intérêt pour la troisième fois depuis septembre vise à éviter des spirales inflationnistes autonomes et à se concentrer sur les anticipations d’inflation. Et ce, pour faciliter son retour à des niveaux compatibles avec l’objectif de stabilité des prix.
Par ailleurs, le Conseil de la Banque note la poursuite de l’accélération de l’inflation. Et ce, malgré la réduction des pressions exogènes, qu’il attribue à des chocs d’offre internes sur certaines denrées alimentaires.
L’an dernier, la Banque centrale lançait une tendance basée sur le resserrement de la politique monétaire, puisqu’elle relevait, en septembre et en décembre, le taux directeur d’un point en deux temps, pour atteindre 2,5 %.
Certains observateurs estiment que l’inflation au Maroc est liée aux importations, car elle n’est pas liée à une raison monétaire. Et donc l’augmentation du taux d’intérêt principal n’aura qu’un effet limité.
En outre, la Banque mondiale indiquait, après que la banque centrale a relevé le principal taux d’intérêt à deux reprises l’an dernier, que « la réponse optimale à la politique monétaire au Maroc dépendra de la poursuite des pressions sur les prix et de l’évolution des anticipations d’inflation ».
Enfin, la semaine dernière, la Banque centrale confirmait que le relèvement du principal taux d’intérêt visait à éviter d’entrer dans une spirale inflationniste. Tout en indiquant que cette décision pourrait avoir des effets indésirables à court terme. Mais le coût de l’inaction face à l’inflation sera haut à l’avenir à moyen et long terme.