Selon plusieurs sources, l’Italie est en train de déployer tous les efforts pour arracher un soutien financier à la Tunisie auprès de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI).
Rome craint que sans cette aide, le pays risque une instabilité politique et sociale, synonyme d’une nouvelle vague de migrants vers ses cotes. Dans l’impasse depuis des semaines, les négociations de la Tunisie avec le FMI commencent à inquiéter la rive nord de la Méditerranée. Aux yeux des européens, il y a une instabilité politique qui entrave la mise en place des réformes exigées par les bailleurs de fonds internationaux.
Immigration record
Les positions de Kais Saied, qui n’a jamais soutenu publiquement un accord avec le FMI, indiquent implicitement que ces réformes tant attendues ne verraient pas le jour. Elles sont largement rejetées par la population alors qu’elles sont réellement indispensables pour le bon fonctionnement de l’économie.
Le ministre italien des affaires étrangèresAntonio Tajania discuté de ce dossier avec la Directrice du FMI Kristalina Georgieva, le secrétaire d’État américain Antony Blinken ainsi que ses homologues slovène et croate. La Tunisie ferait un point fixe dans les réunions des ministres des affaires étrangères de l’UE.
Selon Reuters, le Premier ministre Giorgia Melonia averti que l’Italie risquait une invasion de migrants dans les mois à venir si la Tunisie ne recevait pas l’argent.La migration irrégulière incontrôlée ne peut être réduite qu’en améliorant les conditions de sécurité et de stabilité économique. Depuis le début de l’année, l’Italie a accueilli 20 046 migrants par bateau, un record. Ceux qui sont partis de la Tunisie dépassent les 12 000 personnes. En 2022, ce chiffre était de 1 300 seulement.
Echiquier politique
Mais le mix des migrants pose un problème. La majorité des partants vers Lampedusa sont majoritairement des subsahariens qui avaient décidé de se rendre en Europe à la suite des mesures de durcissement prises en Tunisie à l’encontre des étrangers. Seuls 1 535 tunisiens sont arrivés en Italie depuis le début de l’année.
Il est donc évident que ce soulèvement européen pour défendre le respect des libertés et des droits fondamentaux en Tunisie ne sont pas gratuits. Ils visent essentiellement l’instauration d’une stabilité afin de réduire les flux migratoires.
Politiquement, c’est une carte importante entre les mains de la Tunisie. La moindre déclaration de Carthage ou de la Kasbah est interprétée automatiquement en défaveur du pays, même par les opposants au Président. Il faut donc savoir mettre de la pression également car autrement, personne ne s’intéresserait du sort du pays. Il faut toujours se rappeler la fameuse citation de Charles Maurras : il faut s’attendre à tout en politique, où tout est permis, sauf de se laisser surprendre.