Le haut-commissariat au plan du gouvernement a confirmé jeudi soir que le taux d’inflation avait bondi à 10,1% en février, après avoir atteint 8,9% en janvier.
Dans son rapport sur l’indice de la consommation, le Haut-commissariat au plan a attribué le niveau d’inflation enregistré en février dernier aux prix alimentaires qui ont augmenté de 20,1%, tandis que les prix des matières premières non alimentaires ont augmenté de 3,9%.
Cependant, la Banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, s’attend, à l’issue de son conseil d’administration, à ce que le taux d’inflation atteigne 5,5% à la fin de l’année en cours, après avoir atteint 6,6% l’an dernier.
Dans son dernier rapport sur la situation économique au Maroc, la Banque mondiale a noté que l’année dernière, le taux d’inflation annuel était supérieur de près d’un tiers pour les 10 % les plus pauvres de la population, par rapport aux 10 % les plus riches, principalement en raison des effets d’une augmentation de l’inflation Les prix alimentaires, qui représentent une part plus importante des dépenses des ménages les plus pauvres au Maroc.
Les prix alimentaires sont à l’origine des taux d’inflation élevés au Maroc
Bank Al-Maghrib a relevé le taux directeur à 3% pour la troisième fois depuis septembre dernier, dans le but de juguler l’inflation, mais le rapport du Haut-Commissariat au Plan souligne que l’inflation est restée élevée jusqu’en février dernier.
Selon la Banque centrale du Maroc, malgré la réduction progressive des pressions externes, les dernières données disponibles indiquent une poursuite de l’accélération de l’inflation, à la suite de chocs d’approvisionnement interne sur certaines denrées alimentaires.
L’inflation a bondi à ce niveau malgré le ralentissement des prix des intrants, des matières premières et du pétrole sur le marché international, selon les analystes.
Il soulignent que malgré les décisions prises par le gouvernement de limiter l’exportation de certains produits tels que les tomates et les oignons, et de renforcer les contrôles, les prix restent élevés pour certains produits, ce qui, selon eux, pose la question de la réorientation de la politique agricole vers la réalisation la souveraineté alimentaire, ce qui signifie concentrer la production sur ce que les familles consomment le plus, comme le blé, la viande, les légumes et les huiles.
Le président de l’Université nationale des associations de consommateurs, Wadi Madih, insiste pour sa part sur la question de la vigilance face aux spéculateurs dans le but d’assiéger les prix élevés et de protéger les consommateurs de la mauvaise qualité, insistant sur la nécessité de mener des opérations proactives pour éviter les pratiques anticoncurrentielles.