Le Maroc connaît, durant la semaine en cours, une vague de chaleur qui atteindra un maximum de 41 degrés. Un niveau qui n’est habituellement pas enregistré durant cette période de l’année, coïncidant avec la saison printanière, qui se caractérise en saison normale par des températures modérées.
Selon un bulletin d’alerte émis par la Direction générale de la météorologie du Maroc, une vague de chaleur devrait être enregistrée, avec des températures élevées comprises entre 36 et 41 degrés, de mardi à jeudi, dans un certain nombre de régions du Royaume.
En revanche, les prévisions n’indiquent pas l’arrivée de pluie dans les jours et semaines à venir. Ce qui accroît la pression sur la campagne agricole en cours, après que les conditions climatiques aient été favorables depuis le début de l’année.
Les paysans attendent les pluies en avril, après l’assèchement des terres en mars. L’anticipation augmente principalement dans la région de l’ouest, où la plupart des cultures ont atteint une période critique de croissance nécessitant des pluies.
Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural, a déclaré au média marocain Hess Presse que « la canicule actuelle menace l’agriculture dans toutes les régions du pays, en particulier la culture céréalière ».
M. Benali a souligné que « les céréales sont actuellement en période de croissance et n’ont besoin que de froid ». Et d’ajouter : « Avec la canicule actuelle, nous allons faire face à une baisse importante de la récolte céréalière nationale ».
Faible saison agricole
Selon la Banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, la récolte céréalière devrait atteindre 55 millions de quintaux pour la campagne en cours. Et ce, contre 34 millions de quintaux la saison dernière, qui a connu une sécheresse. Alors que la récolte précédente était d’environ 103 millions de quintaux.
Le gouvernement avait fondé ses anticipations dans la loi de finances pour l’année en cours sur l’hypothèse d’une récolte céréalière de l’ordre de 75 millions de quintaux. Mais dans les circonstances actuelles, cet objectif risque de ne pas être atteint et une agriculture plus faible la saison peut être enregistrée.
L’enregistrement d’une mauvaise récolte céréalière signifie que les revenus des agriculteurs seront affectés et que des opportunités d’emploi seront perdues dans le secteur principal de l’économie nationale. Sans oublier que le pays a été contraint d’importer de plus grandes quantités de céréales pour combler la pénurie.
Le secteur agricole contribue à environ 14 pour cent du produit intérieur brut au Maroc. Tandis que le taux de croissance économique est lié à la performance de ce secteur. L’année dernière, alors que le Royaume enregistrait une saison sèche, la croissance n’a pas dépassé 1,2 %. Sachant que le gouvernement aspire à atteindre 4 % cette année.
La faible saison agricole signifie également que le taux d’inflation restera à un niveau élevé. Pour en revenir aux chiffres de fin février, l’inflation a atteint un niveau record de 10,1 %, tirée principalement par une augmentation des prix alimentaires de 20,1 %.