La Russie a réussi à détourner toutes les exportations de brut frappées par les sanctions occidentales contre l’Ukraine vers des pays « amis ». Alors que la production de pétrole et de gaz reste en baisse cette année, déclare hier le ministre russe de l’Energie Nikolai Shulginov. « Je peux dire aujourd’hui que nous avons réussi à rediriger la totalité du volume des exportations affectées par l’embargo. Il n’y a pas eu de réduction des ventes », a déclaré M. Shulkinov lors d’un forum sur l’énergie.
Il a réitéré que la production russe de pétrole et de gaz devrait chuter en 2023. Car Moscou était sous la pression des restrictions occidentales et du manque d’acheteurs européens.
Pour sa part, Alexander Diukov, directeur général du géant pétrolier russe Gazprom Neft, annonçait lors du même événement que 2023 sera plus difficile que 2022, avec une pression croissante des sanctions.
Ainsi, la Russie a travaillé dur pour détourner les exportations de pétrole et de produits pétroliers des marchés traditionnels d’Europe vers l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient, poursuit M. Shulginov.
L’Inde est le premier acheteur
L’Inde a donc été le plus gros acheteur de brut russe de référence de l’Oural en mars. Les livraisons vers l’Inde représenteront plus de 50 % du total des exportations maritimes de l’Oural ce mois-ci; la Chine occupant la deuxième place.
Les ventes de pétrole russe à l’Inde ont été multipliées par 22 l’an dernier. C’est encore ce que précise le vice-Premier ministre Alexander Novak, sans donner plus de détails sur le volume.
En 2022, les revenus énergétiques représenteront 42 % du budget de la Fédération de Russie, contre 36 % en 2021, relève-t-il. Et d’ajouter que l’industrie énergétique russe est durable, malgré les défis des sanctions occidentales.
Au final, il conclut que la Russie devait se concentrer sur l’augmentation des exportations d’énergie vers les pays dits « amis ». De même qu’elle continuerait à développer les outils d’assurance nécessaires pour soutenir ce commerce.