On se demande si l’accord entre le gouvernement et le FMI aboutira. Car l’annonce lors du discours du Chef de l’Etat hier à l’occasion de la commémoration du 23 ème anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba laisse entendre le contraire. Selon ses propos, il faut compter sur soi-même et il n’y aura aucun diktat provenant des bailleurs de fonds. Que peut-on déduire de cette annonce?
Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur revient, via son post FB, sur le rejet du programme de réformes convenu initialement par le gouvernement tunisien avec les experts du FMI, en déclarant : “Cela semble être le vœux le plus cher des rentiers de toute sorte qui, tels des charognards, s’acharnent à dépecer ce qui reste de l’économie tunisienne, soutenus dans cette curée malsaine par une frilosité politique sous des apparats populistes prétextant la préservation de la paix civile sous le chorus effarouché des « ultra patriotes » à court de projet et de courage et non dénués d’arrières pensées bassement électorales à court terme. »
Il précise à cet effet : « L’alternative au programme de réformes proposé par ce gouvernement au FMI ne peut être la poursuite infernale de la course à l’endettement pour financer le statu quo économique et les pratiques administratives et socio-économiques qui ont mené la Tunisie au bord de la faillite. »
L’État doit être le premier à donner l’exemple
Et d’ajouter : « L’État doit être le premier à donner l’exemple dans la lutte contre le gaspillage et les situations de rente administrative, sociale et économique pour pouvoir entamer une relance durable de l’économie tunisienne. Toutefois, force est de constater qu’aucune force politique tunisienne ne semble actuellement capable de faire accepter une remise en question sérieuse du système de gâchis, de contrôles et de rentes qui est le véritable talon d’Achille de l’économie et de la société tunisiennes et le boulet qui risque de couler la Tunisie entière. »
D’où la solution réside dans l’importance de « compter sur soi est la solution idéale pour une sortie de crise, encore faut-il être capable de concevoir et de faire assumer volontairement les sacrifices à faire et le prix politique et socio-économique à payer. »
Et de conclure: « Toute frilosité, sous quelque prétexte que ce soit, reviendrait à conforter les adeptes du statu quo et tous ceux qui profitent des malheurs et de la décadence du pays pour des gains économiques, sociaux ou politiques. »