Avocate de formation, sans vraiment d’expérience politique, Caroline Traverse est choisie par la majorité présidentielle (Renaissance) pour la représenter à l’élection législative partielle de la 9ème circonscription des Français de l’étranger.
A 44 ans, cette maman de deux enfants se dit la plus à même de transmettre les problématiques spécifiques liées au statut des Français de l’étranger. Elle-même ayant vécu les 18 dernières années en Afrique, notamment en Guinée équatoriale, au Maroc et au Sénégal. N’ayant pas « la langue dans sa poche » comme elle dit, Caroline Traverse affirme être déterminée à porter la voix des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest à l’Assemblée nationale.
E.M : Pourquoi le choix de Caroline Traverse pour les législatives partielles de la 9ème circonscription des Français de l’étranger?
Caroline Traverse : Certains diront parce que c’est une candidature différente de part son parcours, dans le sens où je n’ai pas une carrière politique. C’est une candidate qui est de la circonscription. Je ne suis pas une politicienne au démarrage, mais j’ai les capacités techniques, juridiques et fiscales pour défendre notre point de vue en tant que Français vivant dans la 9ème circonscription. Les capacités et les moyens de le faire étant dans la majorité. Dans la majorité cela veut dire plus de chances pour que mes propositions de textes puissent être acceptées. Ce qui n’est pas le cas de mon concurrent.
Une dernière chose, je suis une grande amatrice de la République française et je trouve que c’est très important de vivre les institutions.
Avec un peu plus de 20 mille électeurs en Tunisie, est-ce vraiment un enjeu électoral?
Contrairement à ce qu’on peut penser, la Tunisie est un enjeu électoral. Cela dit, pour moi, il n’ y a pas de petite voix. Et puis il ne faut pas oublier que je passe au second tour avec 112 voix d’écart. Il y a eu peu de votants au premier tour et l’enjeu pour ce deuxième tour est de mobiliser les abstentionnistes.
Quel est votre programme pour ces Français en Tunisie?
En fait c’est le même programme pour les Français au Sénégal, en Algérie où au Maroc. Il faut savoir que dans la circonscription, il y a 16 pays et ma priorité va être de travailler sur les points que nous avons en commun, en tant que Français à l’étranger, et qui sont récurrents aux 16 pays que je vais présenter. Il y a par exemple, l’imposition, l’école, la santé, l’accès aux services consulaires et très souvent, même si cela a l’air de ne pas nous concerner, les visas, puisqu’il y a énormément de familles mixtes.
Après, j’ai fait des rencontres avec des parents d’élèves ici, en Tunisie. A cet égard, j’ai pu constater qu’il y a des revendications spécifiques concernant les établissements scolaires français. Je vais bien sûr y travailler.
Il y a plus de 1200 entreprises françaises en Tunisie. Est-ce que vous les avez rencontrées? Quelque chose de particulier pour elles?
J’ai rencontré des chefs d’entreprises ainsi que des investisseurs. Pour eux, ce que j’ai de particulier c’est que je suis une avocate d’affaires. Je peux donc, à mon niveau, porter une aide spécifique pour développer de nouveaux partenariats commerciaux gagnant-gagnant.
Si je suis députée, je peux mettre en relation les différents chefs d’entreprises des pays de ma circonscription pour avoir une vision business commune. On a énormément de choses à faire, à travers notamment les échanges d’expériences.
Et pour les binationaux? Ils représentent tout de même une bonne partie de l’électorat…
Je dis d’abord que ce sont des Français qui ont le droit de vote. Ce n’est pas qu’il soit d’une double nationalité ou pas. Je considère que dans le cadre de cette élection on est tous des Français avant toute autre chose. C’est le dénominateur commun. Les binationaux sont des Français comme moi. S’ils ne se sentent pas français c’est qu’il y a problème et je les invite à me le reporter.
Après, c’est vrai qu’il y a un problème pour les binationaux, comme d’ailleurs pour las Français mariés avec des locaux, concernant les visas. Ayant vécu dans ces circonscriptions, contrairement à d’autres, j’ai conscience que c’est un vrai problème. Un problème pour lequel on n’a pas su, dès le début, apporter les bonnes réponses. C’est un point que j’entends porter et que je porterai avec des solutions.
Vous représentez la majorité présidentielle. Comment qualifiez-vous les relations tuniso-francaise? Ces derniers temps, on sent comme un certain refroidissement.
Ce que je peux dire, c’est que j’ai été très bien accueillie en Tunisie. Donc pour moi, elles sont bonnes. Après, on peut toujours les améliorer. Une relation, comme dans un couple, elle est fluctuante et j’entends apporter, justement, ma connaissance pour essayer de les consolider.
Pour le reste, je ne sais pas à quoi vous faites allusion. C’est peut-être un peu plus compliquer ces derniers temps. Moi je dis qu’il faut savoir rester à sa place. Je ne suis ni chef d’Etat, ni ambassadeur. Je ne représente pas l’exécutif. Ceux qui l’on fait, cela leur a joué des tours.
Par contre, si je suis élue, je n’entends pas être un pantin et avoir ma langue dans ma poche. J’entends aller parler aux gens plus haut pour favoriser les échanges avec les pays de ma circonscription.