La Conférence des Nations Unies sur le développement et le commerce (CNUCED) a averti hier que les pays en développement sont confrontés à des années de difficultés alors que l’économie mondiale ralentit dans un contexte de turbulences financières croissantes.
La CNUCED a déclaré, dans son dernier rapport sur les tendances économiques et les perspectives mondiales pour l’année en cours, publié aujourd’hui, mercredi à Genève, que la croissance annuelle diminuera dans de grandes parties de l’économie mondiale en deçà des performances enregistrées avant l’épidémie de Corona et bien moins qu’un décennie de forte croissance avant la crise Global Finance.
Elle a appelé les pays à adopter un programme économique international audacieux afin d’éviter une nouvelle décennie perdue pour les pays en développement, qui sont confrontés à une perte potentielle de revenus de 800 milliards de dollars et qui luttent contre des niveaux sans précédent de surendettement.
Le rapport de l’organisation internationale a averti que les pays en développement seront confrontés à l’impact écrasant de l’augmentation de la dette, des taux d’intérêt et des prix alimentaires élevés, et du manque de liquidités suffisantes.
L’organisation a prédit que « la croissance mondiale atteindra un niveau inférieur aux attentes, indiquant la possibilité d’une contraction économique. La crise bancaire met également en lumière une fragilité financière et une faiblesse réglementaire longtemps négligées ».
Profonde crise de développement
La CNUCED a attiré l’attention sur le fait que les inégalités mondiales croissantes « menacent la résilience des pays en développement ». Elle a noté que cela nécessite « une action multilatérale plus forte et une attention urgente à la structure de la dette souveraine ».
Le rapport de l’organisation indique également que de nombreux pays en développement sont confrontés à une profonde crise de développement, car les niveaux d’endettement élevés et les coûts élevés des services exercent une pression sur les investissements productifs dans les secteurs public et privé, à un moment où le manque de liquidités internationales est déjà devenu inattendu. chocs dans un cercle vicieux financier dans certains pays.
La CNUCED a indiqué à cet égard que 81 pays en développement (hors Chine) ont perdu 241 milliards de dollars de réserves internationales en 2022, avec une baisse moyenne de 7 %, plus de 20 pays ayant enregistré une baisse de plus de 10 %, et dans de nombreux cas, ils ont Pendant ce temps, les coûts d’emprunt, mesurés par les rendements des obligations souveraines, sont passés de 5,3 % à 8,5 % dans 68 marchés émergents.
Elle a souligné qu’en général, on s’attend à ce que la pression des créanciers extérieurs sur les pays en développement pour réduire le déficit budgétaire augmente.
La fin de l’ère de l’argent bon marché
Le rapport a également souligné que le surendettement conduira à une crise du développement et à des inégalités plus larges, d’autant plus que 39 pays paient plus à leurs créanciers publics extérieurs qu’ils ne reçoivent de nouveaux prêts, ce qui aura un impact négatif sur l’investissement public et la protection sociale.
Selon le rapport de la CNUCED, les coûts du service de la dette ont augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie, par rapport aux dépenses publiques consacrées aux services de base, et le nombre de pays dépensant davantage pour le service de la dette publique extérieure que pour les soins de santé est passé de 34 à 62 au cours de cette période.
Le rapport conclut que même si les conditions financières se stabilisent, le ralentissement de la croissance économique dans de nombreux pays en développement, ainsi que la fin de l’ère de l’argent bon marché (argent qui peut être emprunté à un faible taux d’intérêt), laissent présager de futurs cycles d’endettement.