Demander un prêt auprès du FMI, la Tunisie a-t-elle d’autres choix? Les avis demeurent mitigés entre ceux qui trouvent cela inadmissible et ceux qui voient que c’est un mal nécessaire. Tout le monde persiste à dire que l’accord du FMI représente un gage sérieux pour la Tunisie. Cela lui permettrait de relancer son économie à court terme.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique souligne, via son post, que « les pays européens qui ont plaidé, avec une bonne foi qui reste à démontrer, la cause d’un déboursement inconditionnel du prêt FMI, auraient pu être plus conséquents dans le mauvais service qu’ils s’apprêtent à rendre à la Tunisie. Et ce, en se portant garants de ce prêt et assumer ainsi le risque de cet endettement supplémentaire. Comme ils viennent de le faire pour l’Ukraine, pourtant en pleine guerre et à l’avenir très incertain. »
Et de poursuivre : « Entretemps, aucune stratégie ou perspective crédible de relance économique durable et les contours d’un nouveau modèle de développement socio-économique crédible ne semblent à l’ordre du jour. C’est pourtant un préalable à tout usage productif de la dynamique budgétaire censée être enclenchée par la facilité de prêt du FMI. A force de faire du sur place et de pallier aux urgences, on risque de s’enfoncer davantage dans la crise et la rendre inextricable. »
Selon lui, une vision socio-économique d’avenir, crédible et durable, doit être la première priorité en Tunisie. Et ce, après douze années d’expérimentations politiques et juridiques qui ont mené le pays au bord du gouffre. Le véritable sauvetage et la satisfaction des aspirations du peuple tunisien, tout du moins au niveau de l’emploi et du pouvoir d’achat, sont devenus urgents et incontournables; sous peine de l’inconnu et peut être même du pire.