La demande du prêt de la Tunisie auprès du FMI est-elle un mal nécessaire ou tout simplement n’a-t-on pas d’autres choix? Moez Joudi, économiste et président de l’Institut tunisien des administrateurs, analyse la situation, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Moez Joudi souligne que « l’accord du FMI est un mal nécessaire. Car l’histoire a montré que la Tunisie avait l’habitude de contracter des crédits auprès du FMI. Mais il n’y avait pas tous ces problèmes, tous ces retards. Il est donc tout à fait normal d’avoir des échanges et d’avoir quelques exigences de la part du FMI. C’est comme un banquier qui met en avant des critères vis-à-vis de son client avant d’octroyer un crédit. Et il est tout à fait normal qu’il exige certains engagements, notamment les réformes. D’ailleurs ce ne sont pas des réformes engagées par le FMI. »
Et de poursuivre : « Pour revenir à ces retards, ils ne sont pas normaux. Je pense que ces tractations ne sont pas dans l’intérêt de la Tunisie. Nous avons besoin du FMI parce qu’avec la situation actuelle, aucun bailleur de fonds n’acceptera de donner un crédit à la Tunisie avec ce niveau de risque. Et si un bailleur de fonds accepte d’accorder un prêt à la Tunisie sur le marché financier à l’international, cela ne sera pas sans risque. Puisque le taux d’intérêt sera en l’occurrence très conséquent; il serait de l’ordre de 20 %. Du coup, ça sera exorbitant en termes du coût. »
En somme, conclut-il : « Le recours au FMI est une nécessité qui va dans l’intérêt de la Tunisie. »