Le ministère turc des Finances a déclaré hier que le budget du gouvernement central avait enregistré un déficit de 47,22 milliards de lires (2,46 milliards de dollars) en mars, tandis que le déficit cumulé pour 2023 s’était jusqu’à présent élargi à 250 milliards de lires, principalement en raison de tremblements de terre dévastateurs.
Le ministère a ajouté que le budget primaire, qui n’inclut pas les paiements d’intérêts, a enregistré un déficit de 2,15 milliards de lires en mars, portant le déficit total des trois premiers mois de l’année à 149,37 milliards de lires.
Le déficit budgétaire s’est fortement creusé après les tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Turquie en février, à un moment où le président Recep Tayyip Erdogan était déjà confronté à des défis économiques majeurs.
En février, le déficit budgétaire du gouvernement central s’élevait à 170,56 milliards de lires, et le chiffre cumulé des deux premiers mois de l’année a atteint 202,8 milliards de lires.
La montée en flèche de l’inflation, qui a atteint 50,5 % en mars, a érodé l’épargne des ménages et entamé la popularité d’Erdogan, tandis que les tremblements de terre ont ajouté aux difficultés rencontrées par le président turc pour se faire réélire lors d’une élection clé le 14 mai.
Le gouvernement a appliqué de nombreuses mesures pour réduire l’impact des tremblements de terre sur l’économie, telles que le report du remboursement de la dette et le paiement des salaires et des fonds pour soutenir les victimes du tremblement de terre, ce qui a également entraîné une augmentation du déficit budgétaire.
Les économistes estiment que les dépenses publiques consacrées aux efforts de reconstruction et de secours pourraient faire grimper le ratio déficit/PIB à plus de 5 % cette année, contre 3,5 % attendu par Ankara en septembre dernier. Le déficit en 2022 s’est stabilisé à environ 1 %, malgré son augmentation ces dernières années.
Le coût économique des tremblements de terre, qui ont tué plus de 50 000 personnes en Turquie, est estimé à 104 milliards de dollars. Il devrait réduire la croissance économique cette année de 1 à 2 points de pourcentage.