Robert F. Kennedy Jr., le neveu de JFK, a lancé mercredi 19 avril sa candidature présidentielle. Il compte défier le président Biden lors de la primaire démocrate de 2024. Dans le discours qu’il a prononcé devant ses partisans, Kennedy a fortement critiqué la politique du président Biden en Ukraine. Il a dénoncé la duplicité de Biden qui prétend « intervenir à côté du peuple ukrainien pour des raisons humanitaires; alors qu’il ne cesse d’envoyer la fleur de la jeunesse ukrainienne à la mort. » Il est clair, dit-il, que « l’administration Biden voulait prolonger la guerre. L’Ukraine est traitée comme un pion entre deux grandes puissances. »
Pour le candidat Kennedy, « la priorité la plus importante est de mettre fin aux souffrances du peuple ukrainien, victime d’une brutale invasion russe; mais également victime des machinations géopolitiques américaines remontant au moins à 2014 ».
Le programme de sa politique étrangère est clairement détaillé dans le site www.kennedy24.com/peace. Le candidat Robert F. Kennedy y estime qu’« il est temps de mettre fin au projet impérial et de s’occuper de tout ce qui a été négligé : les villes en ruine, les chemins de fer désuets, les systèmes d’eau défaillants, les infrastructures en décomposition, l’économie en difficulté. Les dépenses annuelles liées à la défense s’élèvent à près d’un trillion de dollars. Nous maintenons 800 bases militaires dans le monde. Le dividende de la paix qui était censé venir après la chute du mur de Berlin n’a jamais été récolté. Maintenant, nous avons une autre chance. »
Pour ce faire, le candidat Kennedy fait les promesses suivantes : « Nous ramènerons les troupes à la maison. Nous cesserons d’accumuler des dettes impayables pour mener une guerre après l’autre. L’armée retrouvera son rôle de défense de la patrie. Nous mettrons fin aux guerres par procuration, aux campagnes de bombardement, aux opérations secrètes, aux coups d’État et à tout ce qui est devenu si normal que la plupart des gens ne savent pas que cela se produit. Il est temps de rentrer à la maison et de s’occuper de la restauration de ce pays. »
Concernant la relation avec la Russie, le candidat Kennedy propose une politique aux antipodes de celle de Biden : « La diplomatie n’a jamais vraiment été tentée. Nous proposerons de retirer nos troupes et nos missiles à capacité nucléaire des frontières de la Russie. La Russie retirera ses troupes d’Ukraine et garantira sa liberté et son indépendance. Les casques bleus de l’ONU garantiront la paix dans les régions orientales russophones. Nous mettrons fin à cette guerre. Nous mettrons fin aux souffrances du peuple ukrainien. Ce sera le début d’un programme plus large de démilitarisation de tous les pays. »
Visiblement, le candidat pour la présidentielle de 2024 emprunte le même chemin suivi par son oncle John F. Kennedy qui, assure le neveu, « au cours de ses 1000 jours au pouvoir, était devenu un anti-impérialiste convaincu. Il voulait quitter le Vietnam. Il a défié les chefs d’état-major interarmées et a refusé de bombarder Cuba, nous sauvant ainsi de l’Armageddon nucléaire. De plus, il voulait renverser les politiques impérialistes de Truman et Eisenhower, freiner la CIA et soutenir les mouvements de liberté à travers le monde ».
La vision de John F. Kennedy a été tragiquement interrompue par la balle d’un assassin. Car ce qu’il proposait alors était la coopération avec l’URSS et non la confrontation, le désarmement et non le surarmement. En un mot, la paix et non la guerre. Ce qui était alors absolument contraire aux intérêts du lobby militaro-industriel contre lequel mettait en garde dans son discours d’adieu l’ancien président Eisenhower. Et c’est là où se trouve l’énigme de la non-résolution, 60 ans après, de l’assassinat de JFK.
En annonçant sa candidature pour 2024, le neveu vise le lancement d’une nouvelle saga de la famille Kennedy dont l’engagement politique fut synonyme de tragédie. En entamant cette nouvelle saga familiale, le neveu de JFK commence la course à la Maison Blanche avec le soutien de 14 % des électeurs qui ont soutenu le président Biden en 2020. C’est ce qui ressort d’un sondage USA TODAY/Suffolk University. Lequel indique que seulement 67 % des personnes qui ont voté pour Biden en 2020 prévoient de le soutenir contre ses challengers démocrates actuels.