Le ministre égyptien des Finances, Mohamed Maait, a déclaré hier que le président Abdel Fattah Al-Sissi avait ordonné l’augmentation du budget de soutien et de protection sociale. Et ce, de 358,4 milliards de livres à 529,7 milliards de livres (17,1 milliards de dollars). Soit une augmentation de 48,8 %. Objectif : soulager les citoyens à la lumière de la vague inflationniste mondiale. D’une manière qui permette à l’État d’étendre le réseau de protection sociale. Lequel cible les familles les plus vulnérables et les plus nécessiteuses.
Le ministre ajoute, dans un communiqué de presse hier, que 127,7 milliards de livres ont été alloués dans le nouveau budget, au titre de la protection sociale. Et ce, pour subventionner : les produits alimentaires, à un taux de croissance annuel de 41,9 %, contre 90 milliards de livres pour les produits alimentaires au cours de l’exercice en cours; 119,4 milliards de livres pour subventionner les produits pétroliers; et 6 milliards de livres pour l’assurance maladie.
En outre, le ministre évoque les efforts continus de l’État pour mettre en œuvre l’initiative présidentielle « Une vie décente ». Mais aussi achever la première phase et lancer la deuxième phase pour développer les villages de la campagne égyptienne. Afin de parvenir à un développement global et d’éradiquer la pauvreté multidimensionnelle, d’offrir une vie décente et durable à 60 % des Égyptiens et élever le niveau social, économique et environnemental des familles ciblées, en offrant des opportunités d’emplois plus productifs.
L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a reconsidéré ses estimations de la dette égyptienne de « stable » à « négatif »
Par ailleurs, le ministère égyptien des Finances avait indiqué, samedi, que le gouvernement était en train de mettre en place un train de mesures financières, monétaires et structurelles. Et ce, pour faire face aux inquiétudes internationales liées aux importants besoins de financement extérieur de l’économie égyptienne. Cependant, le ministère n’a pas donné de détails sur la nature des procédures et le calendrier dans des décisions.
Ainsi, l’annonce du ministère intervient quelques heures après que l’agence de notation de crédit Standard & Poor’s (S&P) a annoncé qu’elle avait reconsidéré ses estimations du degré de perspectives de la dette égyptienne de « stable » à « négatif ». Et ce, en raison des « importants besoins de financement externe » qu’elle attend en matière de finances publiques. Mais elle a maintenu la note de crédit de la dette souveraine égyptienne à « B-B ». Cependant elle pourrait être revue dans les 12 prochains mois, selon l’agence S&P.
L’agence a justifié ses attentes selon lesquelles le gouvernement égyptien aurait besoin d’un financement important en 2023 et 2024, estimé à 17 milliards de dollars et 20 milliards de dollars, respectivement.
Actuellement, estime l’agence, « les preuves relativement limitées de réformes ont accru la pression sur la livre égyptienne. A notre avis, l’absence de progrès dans ce domaine augmente le risque que les créanciers multilatéraux (FMI et BM) et les créanciers bilatéraux retardent ou ne fournissent pas les fonds nécessaires à l’Égypte ».
A cet égard, notons que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 3,7 % en 2023; contre 6,6% en 2022. De même, l’inflation atteindra 21,6 % sur une base annuelle, contre 8,5 % en 2022.