Le président de la République Kaïs Saïed doit s’ouvrir à la société civile, notamment le quartet. C’est ce que déclare le professeur de philosophie politique et d’épistémologie Hamadi Ben Jaballah. Il s’exprime ainsi sur les ondes radiophoniques de Shems FM, aujourd’hui 24 avril.
Tout en saluant l’initiative du dialogue national initiée par le quartet, Hamadi Ben Jaballah estime que la situation actuelle en Tunisie ne doit pas persister. D’où l’importance de la changer et sur de nouvelles bases. L’une des bases les plus importantes est de ne pas renouer avec le système de l’avant 25 juillet 2021.
Ainsi, le professeur de philosophie politique indique que le 25 juillet était une occasion historique que le président de la République n’a pas su exploiter. Ce fut une initiative de salut national qui n’a pas eu de suite, poursuit-il.
En outre, l’intervenant indique que le règne individuel est une forme de corruption, en dépit des « bonnes intentions ». « Que le président de la République accepte l’initiative du quartet est une démarche nécessaire », lance-t-il. Et d’ajouter : « Le président de la République doit s’ouvrir sur la société civile et se comporter comme un héro national, à l’instar de Bourguiba et de Farhat Hached. »
Par ailleurs, il souligne qu’il faut revoir la Constitution et la consultation sous l’égide du président de la République. En elle, notre interlocuteur estime que l’heure est venue d’une conciliation entre la société civile, le parlement et le président de la République. « La mission la plus importante actuellement pour le parlement est la rédaction d’une nouvelle constitution. Car, l’essentiel c’est de ne pas rester dans la même situation », étaye-t-il.
Enfin, répondant à une question portant sur les dernières déclarations du leader du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi, le professeur de philosophie politique relève qu’il est inadmissible de parler de guerre civile. Pour lui, l’arrestation de Rached Ghannouchi a eu lieu à un moment où « la situation de la justice n’est pas à son apogée ». Il affirme dans le même contexte qu’il est toujours possible de vaincre les islamistes à travers les élections.