Il s’agit d’une réalité et cela dure depuis 2011 : l’Etat s’est désengagé du champ médiatique. Et cela n’a pas apporté que du bien. L’Etat étant du reste garant de la liberté de la presse qui n’est pas du reste une faveur.
Du fait que la presse joue un rôle important pour permettre à tous de s’exprimer. Elle est aussi un vecteur de sensibilisation et d’éducation pour l’ensemble de la société. Même si elle est gagnée par des maux comme ceux des fausses nouvelles ou de la manipulation.
Ce genre de chronique s’appelle un « marronnier ». Un article qui, dans le jargon journalistique, se dit d’un papier « consacré à un événement récurrent et prévisible ». La Journée mondiale de la liberté de la presse va comme un gond à ce type d’article. Puisqu’on ne fait chaque année, et à la date du 3 mai, que revenir sur cette Journée mondiale de la liberté de presse.
L’occasion de faire un bilan du vécu de la presse dans les pays du monde et de « sensibiliser à l’importance de la liberté de la presse et rappeler aux gouvernements leur obligation de respecter et faire respecter le droit de liberté d’expression consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme ».
Un 30 ème anniversaire
Une célébration qui a, en cette année 2023, un attrait sans doute particulier. Dans la mesure où il s’agit du 20ème anniversaire de la proclamation de la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’Assemblée Générale des Nations Unies a effectivement décidé cette proclamation en décembre de l’année 1993.
Et comme la Tunisie n’échappe pas à la règle, il est tout à fait évident que beaucoup de parties se saisissent de l’événement pour évoquer les heurs et malheurs de la presse, un des fondements par les temps qui courent de la vie sociale : personne ne peut de nos jours contester le rôle des médias –que l’on le veuille ou pas- dans nos sociétés.
A l’heure des bilans donc, on ne peut donc ne pas évoquer le fait que l’Etat s’est largement désengagé du champ médiatique. Et cela dure depuis le 14 janvier 2011. En clair à une omniprésence de l’Etat, qui a créé depuis l’indépendance, et à l’exception d’une courte période, un département de l’information pour avoir la haute main sur le secteur des médias, a succédé une quasi absence de l’Etat.
Favoriser le développement des médias
Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), un des épicentres de la célébration du 3 mai, a fait du reste une large pédagogie de cette réalité tunisienne depuis l’avènement de la Révolution. Plus d’une rencontre a porté sur l’absence d’une « politique publique » concernant le secteur des médias.
En clair, et chaque pays qu’il s’agisse ou non d’une démocratie, a mis en place un ensemble d’actions –souvent en coordination avec les professionnels pour favoriser le développement des médias. L’Etat étant du reste garant de la liberté de la presse qui n’est pas du reste une faveur.
Du fait que la presse joue un rôle important pour permettre à tous de s’exprimer. Elle est aussi un vecteur de sensibilisation et d’éducation pour l’ensemble de la société. Même si elle est gagnée par des maux comme ceux des fausses nouvelles ou de la manipulation.
Le problème en Tunisie c’est que nous n’avons pas réussi à transformer un Etat spoliateur de la liberté de presse en un Etat qui les garantit au profit de tous. Et que pour ce faire, il ne peut faire quasiment le mort.