Le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, pointe du doigt l’union bancaire européenne : « Le mécanisme européen de stabilité peut jouer un rôle important ».
Enfin, sur la question cruciale du marché du travail : » En plus d’un allongement de la l’âge de travailler, il faudrait augmenter le solde migratoire », a-t-il précisé.
Pour 2023 « les prévisions disponibles aujourd’hui convergent vers une hausse du PIB d’environ 1% ». C’est ce qu’a déclaré récemment le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, dans les considérations finales à l’occasion du rapport annuel de la Banque sur 2022, rapportées par l’Agence italienne Nova.
« En faisant face aux conséquences de la guerre en Ukraine, ainsi qu’en sortant de la pandémie, l’économie italienne a montré une capacité de réaction réconfortante », a souligné Visco, qui a ajouté : « L’accélération de l’accumulation du capital, l’amélioration de la productivité après une longue période de stagnation, la reprise de la compétitivité internationale sont des signes encourageants qui doivent être renforcés, surmonter ces retards et ces faiblesses sous-jacentes qui empêchent encore notre économie de déployer pleinement son potentiel ».
Pour le gouverneur, on ne peut manquer de souligner « la nécessité de compléter l’union bancaire, à travers une révision de la discipline actuelle de gestion de crise, qui rende celle-ci plus rapide et plus efficace, ainsi que la mise en place d’un régime unique de garantie des dépôts ».
L’Union européenne doit accélérer ses réformes
« Les récents phénomènes d’instabilité observés en dehors de l’Union européenne montrent bien l’importance d’atteindre ces objectifs. Dès que sa réforme sera pleinement opérationnelle, le Mécanisme européen de stabilité – grâce aux ressources dont il dispose – pourra jouer un rôle important en fournissant un filet de sécurité financière au Fonds de résolution unique », a-t-il fait remarquer.
Le retour de l’inflation à des niveaux conformes à l’objectif « sera plus rapide et moins cher si tout le monde – entreprises, travailleurs et gouvernements – contribueront à cette fin, renforçant l’efficacité de la normalisation monétaire indispensable mais équilibrée », a averti Visco.
« L’orientation de la politique monétaire doit continuer à être définie de manière à garantir un retour progressif, mais non lent, de l’inflation vers l’objectif » ; à cet égard, un dialogue continu avec la Commission européenne est absolument nécessaire, utile et constructif. Il n’y a pas de temps à perdre ». Aussi pour cette raison, en plus des investissements et des autres interventions de dépenses, il est crucial de mettre en œuvre l’ambitieux programme de réforme, trop longtemps attendu, qui y est contenu, a-t-il précisé.
Selon le gouverneur, la capacité de croissance de l’économie du pays est également affectée par une fiscalité complexe, sur laquelle les gouvernements ont souvent intervenus sans plan organique. « Aucune intervention ne peut ignorer de manière réaliste les contraintes posées par notre dette publique élevée, ni par les principes de progressivité et de capacité de paiement inscrits dans la Constitution », a déclaré Visco.
Augmenter le solde migratoire
Enfin, le maintien d’une gestion prudente des finances publiques est un signal important de crédibilité, a-t-il affirmé. Même dans l’hypothèse très favorable d’une remontée progressive des taux d’activité des jeunes et des femmes jusqu’aux valeurs moyennes de l’Union européenne, dans les vingt prochaines années,
Selon la croissance économique ne pourra pas compter sur une augmentation endogène de la population active : « Les effets de la baisse de la population peuvent être atténués à moyen terme, en plus d’un allongement de la l’âge de travailler, que par une augmentation du solde migratoire », a souligné le gouverneur, selon lequel la sécurité nationale peut être protégée en évitant les politiques protectionnistes généralisées, ce qui renforcerait la tendance à l’augmentation des obstacles au commerce et aux investissements directs étrangers qui a apparu au cours des cinq dernières années.