Les chiffres de l’inflation apportent quelques bonnes nouvelles. L’indice des prix à la consommation s’est apprécié de 0,5 % en mai dernier, contre une hausse de 1,2 % durant avril. En rythme annuel, l’inflation se replie à 9,6 % fin mai, contre 10,1 % en avril. Il y a donc un début de maîtrise des prix. Toutefois, nous sommes toujours loin de sortir de l’auberge.
Trois principaux enseignements sont à tirer de ces chiffres de l’inflation.
Le premier est que la politique monétaire restrictive commence, enfin, à se propager à travers l’économie. Au vu du contexte macroéconomique, nous pensons que la Banque centrale ne va pas augmenter son Taux directeur dans les mois à venir. Et ce, à condition que le gouvernement garde sa politique de subventionnement du carburant et des produits alimentaires de base.
N’importe quelle augmentation se répercutera immédiatement sur l’indice des prix. Et rien n’empêcherait la Banque centrale d’opérer un nouvel tour de vis.
Pour rappel, le régulateur tablait sur une inflation moyenne à deux chiffres sur l’ensemble de l’année 2023. Mais en se basant sur loi de finances qui prévoyait des révisions à la hausse, au moins pour les prix des carburants. N’importe quelle augmentation se répercutera immédiatement sur l’indice des prix. Et rien n’empêcherait la Banque centrale d’opérer un nouvel tour de vis.
Le second concerne une possible baisse du Taux directeur, à la lumière de ces concrétisations. Bien que l’inflation sous-jacente soit inscrite sur une tendance baissière, à 7,5 % et que le taux d’intérêt réel soit positif, nous ne voyons pas la Banque centrale prendre une telle décision. Rien ne garantit que les prix aient été stabilisés. Surtout que l’économie mondiale est toujours en proie aux fluctuations des marchés. Ainsi, nous avons toujours besoin de mobiliser l’épargne nationale et de protéger le dinar contre toute dérive.
Le troisième est que ces chiffres ne sont pas très significatifs pour une population toujours irritée par les prix. L’inflation ressentie est essentiellement celle des produits alimentaires, qui continuent leur échappée : +0,4 % par rapport à avril 2023 et +15,9 % en rythme annuel. La baisse de l’indice global provient d’autres groupes, comme le « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles », des « services de transport » et des « meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer ».
En revanche, cela conforte la politique monétaire actuelle. Surtout en l’absence d’autres pistes réelles et concrètes pour freiner l’escalade du coût de la vie.
Rien ne changerait donc à la suite de ces chiffres. En revanche, cela conforte la politique monétaire actuelle. Surtout en l’absence d’autres pistes réelles et concrètes pour freiner l’escalade du coût de la vie.