Après avoir terminé le festin de l’aïd et toutes les tâches classiques de cette journée, le calme et le repos sont de mise. Pour lutter contre la monotonie de la fin de cette journée, les lecteurs assidus peuvent trouver un refuge dans la lecture, enfermés dans leur chambre, ou dans son jardin loin de tout bruit. Nous vous proposons trois romans faciles à lire et qui se lisent en moins d’une journée.
Le Jeune Homme (2022) d’Annie Ernaux
Tout au long des 48 pages de ce récit autobiographique, le lecteur suit l’histoire d’une liaison amoureuse vécue par l’écrivaine âgée à l’époque de 54 ans avec un étudiant de Rouen âgé de 25 ans, désargenté et issu d’un milieu populaire. Sans détour et sans euphémisme, Annie Ernaux qui a remporté le Prix Nobel de littérature en 2022, séduit le lecteur et l’introduit dans sa sphère intime. Ce récit puise son charme dans trois aspects : cette liaison amoureuse braque la lumière sur une société française conservatrice qui n’accepte pas ce type de relation, le mystère qui entoure l’identité de l’étudiant puisque l’écrivaine n’a donné aucun indice sur sa personne ce qui attise encore la curiosité du lecteur et le fait que cette liaison éclaire sur la classe bourgeoise et la classe défavorisée.
Narayama (1956) de Shichirō Fukazawa
Narayama (la montagne aux chênes en japonais) est un roman incontournable de la littérature japonaise de la deuxième moitié du XXème siècle. A travers 160 pages, le lecteur découvre la coutume d’Ubasute. Cette coutume veut que les habitants arrivant à l’âge de 70 ans s’en aillent mourir volontairement au sommet de Narayama.
Les événements se déroulent en 1860 dans un village japonais abandonné. Dans ce village les ressources et la nourriture sont très souvent rares. D’ailleurs, le manque de nourriture traverse le roman de bout en bout. Agée de 69 ans, en pleine force et vivacité, la matriarche Orin-yan ne renonce pas à sa décision. Celle de monter au sommet de Narayama et se laisser mourir. Cependant, avant son départ, elle décide de mettre de l’ordre dans les affaires de famille. C’est le roman de l’abnégation, de l’attachement aux traditions et du sacrifice. On se sort pas indemne après la lecture de Narayama.
Funérailles célestes (2005) de Xinran
C’est un roman où passion, sacrifice et abnégation retrouvent tout leur sens. Une véritable immersion dans l’univers chinois et tibétain. A travers 190 pages, l’écrivaine chinoise relate l’histoire d’une femme recherchant son mari disparu pendant trente ans au Tibet. Les événements se déroulent en 1956 en Chine et au Tibet. Apprenant la mort de son mari, au combat, le médecin Kejun enrôlé dans l’armée chinoise au Tibetn, Wen s’obstine à ne pas croire cette nouvelle et part sur les traces de son mari au Tibet afin de lever le voile sur le mystère de sa disparition. Voici qu’une femme tibétaine la sauve de la perdition dans les montagnes. Ainsi, le lecteur se trouve face à deux histoires : la première est celle de la femme qui part à la recherche de son homme dressant ainsi un tableau de passion, fidélité et abnégation. Mais également, celle où la femme découvre les merveilles du Tibet et se découvre elle-même.