Pékin imposera des contrôles à l’exportation sur deux minéraux rares nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs. Et ce, en représailles apparentes après que les États-Unis et l’Europe ont freiné les exportations de puces vers la Chine.
Le gallium et le germanium seront soumis à des contrôles à l’exportation à partir du 1er août , »pour protéger la sécurité nationale et les intérêts nationaux ». C’est ce que déclarait lundi le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
Les exportateurs de matières premières spécifiques devront donc demander une « autorisation spéciale de l’État » pour les expédier hors du pays, selon le communiqué.
Le gallium et le germanium sont utilisés dans une variété de produits, y compris les puces informatiques et le photovoltaïque. Les deux figurent sur la liste des matières premières critiques de l’Union européenne. Laquelle les considère comme « critiques pour l’économie européenne ».
La Chine est de loin le plus grand producteur mondial de gallium et l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de germanium. C’est ce que révèle l’US Geological Survey.
Cette mesure est le dernier développement d’une bataille mondiale pour contrôler la technologie de fabrication de puces. En effet, cette dernière est vitale pour tout, des smartphones et des voitures autonomes aux ordinateurs avancés et à la fabrication d’armes.
Représailles chinoises
La décision de Pékin intervient quelques jours après que le gouvernement néerlandais a annoncé de nouvelles restrictions sur les exportations de certains équipements semi-conducteurs, provoquant une réaction de colère de Pékin, selon Reuters. Les nouvelles règles signifient qu’ASML, la plus grande entreprise technologique d’Europe, devra demander des licences d’exportation pour les produits utilisés pour fabriquer des micropuces.
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Le Japon et les États-Unis ont également pris des mesures pour restreindre l’accès des entreprises chinoises aux puces et aux équipements de fabrication de semi-conducteurs. Le mois dernier, l’Italie a imposé plusieurs restrictions au principal actionnaire de Pirelli, Sinochem, dans le but de bloquer l’accès du gouvernement chinois à la technologie des puces sensibles.
Un article publié lundi dans le quotidien chinois China Daily a suggéré que la nouvelle politique de Pékin intervient en représailles à des mesures similaires de Washington et de ses alliés.
Les détracteurs de la décision « pourraient demander au gouvernement américain pourquoi il possède les plus grandes mines de germanium au monde, mais les exploite rarement. Ou ils pourraient demander aux Pays-Bas pourquoi ils ont inclus certains produits liés aux semi-conducteurs sur leur liste de contrôle des exportations ».
Enfin, l’annonce par la Chine de nouvelles restrictions à l’exportation intervient à la veille de la visite du 6 au 9 juillet de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, à Pékin. Mme Yellen rencontrera de hauts responsables du Parti communiste chinois, selon un communiqué du département du Trésor américain.