Le Maroc tiendra des réunions avec l’Union européenne au cours de la semaine du 17 juillet 2023, pour discuter de nouveaux accords et protocoles sur la pêche maritime, à un moment où ceux signés entre les deux parties expirent le 18 juillet.
Le Maroc pourra amender certaines clauses des accords qui doivent prendre en compte les intérêts du citoyen marocain en premier lieu, alors que le précédent prévoyait des gains plus importants pour la partie européenne.
Deux experts marocains ont déclaré au média marocain Hess Press que Rabat travaillait dans le cadre des prochaines révisions des accords avec la partie européenne, en tenant compte en premier lieu des intérêts marocains.
L’accord de pêche UE-Maroc et son protocole de mise en œuvre sont entrés en vigueur le 18 juillet 2019 et permettent à 128 navires de l’UE (d’Espagne, du Portugal, de France, d’Allemagne, de Lituanie, de Lettonie, de Pologne, des Pays-Bas, d’Irlande, d’Italie) mais aussi du Royaume-Uni de pêcher dans les eaux marocaines.
La validité juridique du protocole expire le 18 juillet 2023, cela a incité Luis Planas, le ministre espagnol de l’Agriculture et de la Pêche, à demander à l’Union européenne d’activer des mesures de soutien pour aider sa flotte.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a confirmé mercredi 12 courant que le Maroc décidera de l’avenir de la coopération avec l’Union européenne dans le domaine de la pêche maritime, à la lumière de l’évaluation que fera le gouvernement.
Bourita a déclaré – lors d’une conférence de presse à l’issue de la troisième réunion ministérielle des pays d’Afrique-Atlantique – que « l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne est toujours en vigueur ».
D’énormes ressources halieutiques à protéger
Concernant la révision des protocoles avec la partie européenne, l’expert marocain, Mohamed Atallah, a déclaré que les accords précédemment signés ne tiennent pas compte des exigences du citoyen marocain et de sa sécurité alimentaire.
Il a ajouté, dans une récente interview, que le Maroc est riche d’énormes ressources halieutiques, en raison de la présence de deux rives (une rive sur la mer Méditerranée et une sur l’océan Atlantique), qui représente plus de 3 500 kilomètres de côtes.
Il a souligné que les prix du poisson sur les marchés intérieurs sont très élevés pour le citoyen marocain moyen, à la lumière des accords en vigueur.
Concernant la révision des accords avec la partie européenne et ce sur quoi le Maroc peut travailler dans le cadre des nouveaux accords, Atallah a indiqué que « l’administration marocaine doit trouver des solutions dans ses accords avec d’autres pays d’Europe ou d’Asie pour prendre des quantités spécifiques, des types spécifiques de poissons et à des moments précis de l’année afin de préserver le Maroc pour sa richesse halieutique, et garantit au marché local la quantité et la diversité des poissons présents dans ses eaux.
En septembre 2021, la Cour de justice européenne a décidé de suspendre la validité des accords commerciaux conclus entre l’Union européenne et le Maroc, qui incluent des produits agricoles et de la pêche.
Cet accord, actuellement en vigueur, permet à environ 128 navires européens d’entrer dans les eaux marocaines sur l’océan Atlantique pour pêcher une partie du surplus disponible moyennant une compensation financière d’environ 208 millions d’euros (2,3 milliards de dirhams) pour une période de quatre années. Elle oblige aussi le syndicat à contribuer au financement de la gouvernance de la pêche maritime et de son développement localement, selon notre source.
Selon l’accord, le système des quotas est appliqué en ce qui concerne la pêche côtière, puisque le quota atteint cent mille tonnes par an pour certains types de poissons, et il est exigé que les marins marocains montent à bord des navires de l’Union européenne (entre 2 et 6 marins par navire), et décharger un pourcentage des quantités capturées dans les ports marocains entre 25 et 30 %.